Les deux attaques terroristes survenues dimanche dernier à Ngouboua ont également fait de nombreux blessés graves.
Les forces de sécurité tchadiennes procédaient encore hier par hélicoptère à l’évacuation vers N’Djamena des blessés du double attentat-suicide survenu dimanche dernier à Ngouboua, localité située dans la région du lac Tchad. Le bilan de ce double attentat-suicide reste évolutif. Hier en début d’après-midi, plusieurs sources annonçaient plus de cinq morts déjà, avec treize blessés, dont plusieurs dans un état grave. La catastrophe a eu lieu dimanche matin lorsque deux jeunes filles ont actionné les explosifs qu’elles portaient sur elles. L’une dans une zone d’habitation et l’autre devant un moulin. Une chasse à l’homme est en cours dans la région dans le but de neutraliser d’éventuels terroristes et d’éviter des nouvelles attaques.
Pour les autorités tchadiennes, ce mode opératoire ne fait l’ombre d’aucun doute : il s’agit du groupe terroriste Boko Haram. Le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement fonde son argument sur l’usage des femmes et des enfants dans l’optique de déjouer le dispositif sécuritaire. D’autant plus que les kamikazes ont voulu prendre pour cible, une semaine auparavant, des positions de l’armée, sans succès. «Ils ne peuvent plus s’attaquer aux casernes et aux mosquées, car ces lieux sont désormais sécurisés», déclare Hassan Sylla Bakary.
Région de pêcheurs, les rives du lac Tchad sont devenues une cible privilégiée pour les terroristes. Le 1er novembre dernier, onze civils avaient été grièvement blessés à Ngouboua au cours d’une attaque des membres de Boko Haram. Mais, l’attaque la plus meurtrière remonte au 10 octobre 2015, lorsqu’un triple attentat à l’explosif a fait 41 morts et 48 blessés à Baga Sola.
