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Dossier de la Rédaction

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Lac Tchad : urgence signalée

Les dernières résolutions du conseil des ministres de la Commission du Bassin du Lac Tchad (CBLT), tenu à Yaoundé, le 13 novembre dernier, pourront-t-elles permettre de sauver cette partie du monde à l’écologie fragile et en proie à l’insécurité ? Au cours de ces assises, les commissaires ont adopté un ambitieux Plan de développement et d’adaptation au changement climatique du lac Tchad. Selon le secrétaire exécutif de la CBLT, le montant de l’enveloppe consacrée à ce Plan de développement est estimé à 916 millions d’euros, soit plus de 600 milliards de francs CFA. Abdullahi Sanusi Imran et les experts des Etatsmembres que sont le Nigeria, le Niger, le Tchad, le Cameroun et la Centrafrique doivent « préparer un document de plaidoyer et un film documentaire qui devront être disponibles au plus tard le 22 novembre 2015 ». Lesquels documents feront partie de la proposition de l’agenda devant détailler les activités de l’événement consacré au lac Tchad le 2 décembre 2015 à Paris, lors du sommet sur le climat. Cela augure-t-il des lendemains meilleurs pour les populations menacées par l’avancée du désert dans les pourtours du lac Tchad ? Ce n’est pas la première fois que les pays-membres de la CBLT prennent des résolutions intéressantes, qui, malheureusement, ne se sont pas toujours traduites en actes concrets. Mais, la situation est plus que préoccupante sur le terrain. Le contexte mondial, le sommet de Paris sur le climat, est plus que propice. Aux pays membres de la CBLT de saisir l’opportunité et surtout de traduire dans les faits les engagements pris individuellement ou collectivement. Par exemple, s’il est attendu des bailleurs de fonds (la Banque mondiale et la Banque africaine de développement) 90% de l’enveloppe nécessaire à la mise en place du nouveau Plan de développement du lac Tchad, les pays-membres doivent mutualiser leurs efforts pour mobiliser les 10% restants des fonds exigés, dans un contexte économique difficile marqué par des arriérés cumulés de cotisations de certains pays membres.    En effet, depuis quelques années, des spécialistes ne cessent de tirer la sonnette d’alarme sur le fait que le volume en eau de ce lac se réduit drastiquement au fil des ans, au point qu’il est passé de plus de 70 milliards de m3 à moins de 10 milliards de m3 de nos jours. Ils expliquent que cette situation est due au fait
que ce lac connait aussi un taux élevé d’évaporation de ses eaux. L’urgence est de se mobiliser pour sauver ce lac fragile et dont la particularité réside dans les recharges de ses eaux qui proviennent essentiellement des précipitations et de ses affluents (le fleuve Chari qui lui est d’un apport estimé à 90% sur l’année). Alors que les fleuves Komadougou Yobé (dans l’Etat de Borno au Nigeria), le Logone et l’El Beid (au Cameroun) le ravitaillent à hauteur de 10%. S’il est difficile de définir aujourd’hui avec précision les contours du lac Tchad à cause des faits conjugués du régime des précipitations imprévisibles dans la région, du taux élevé de l’évaporation de ses eaux et de sa faible profondeur, il est évident que les effets sévères des changements climatiques sont réels. Ces facteurs naturels déterminent l’évolution de ce lac séculaire, désormais classé quatrième en Afrique au sud du Sahara. Et la vie devient de plus en plus difficile pour les populations locales, les espèces animales, halieutiques et végétales. Lesquelles espèces participent de la richesse de l’humanité, en ce sens qu’elles constituent, de par leurs spécificités, un biotope singulier et unique. Du fait de la pression démographique, la population locale est estimée à plus de trente millions d’habitants, le lac Tchad continue de subir les affres de l’insécurité transfrontalière, entretenue par les assaillants de la secte Boko Haram qui s’y sont établis.   Pourtant les pays riverains, ont pris la pleine conscience des problèmes de la gestion du lac Tchad à l’aube des indépendances africaines, en créant la CBLT le 22 mai 1964, à N’Djaména. Les premiers pays signataires de la charte sont le Cameroun, le Nigeria, le Niger et le Tchad. Pour son fonctionnement, la CBLT dispose de trois instances : le sommet des chefs d’Etat qui définit la politique générale en matière de la gestion des eaux du lac ; le conseil des ministres, l’organe technique, qui élabore les orientations définies par les chefs d’Etat et le secrétariat technique qui met en place la politique et les orientations arrêtées. Si dans la définition des objectifs assignés à la Commission du bassin du lac Tchad, tout semble être bien précis, l’application des directives et orientations sur le terrain est très loin des attentes des populations locales et des espoirs formulés par les pays signataires de cette charte. L’urgence est de traduire en actes les résolutions du dernier conseil des ministres de la CBLT.

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