Le pays rend hommage à la vingtaine de personnes décédées vendredi dernier lors de l’attaque de l’hôtel Radisson Blu. Le peuple malien observe dès ce matin trois jours de deuil national, après l’attaque terroriste de l’hôtel Radisson Blu de Bamako vendredi dernier. Depuis ces tristes événements, la police malienne et les forces étrangères sont aux trousses de trois suspects qui pourraient être impliqués dans cette attaque. L’état d’urgence a été instauré, vendredi dernier, pour une période de dix jours par le gouvernement à l’issue d’un conseil des ministres présidé par le président Ibrahim Boubakar Keita (IBK), revenu précipitamment de N’Djamena au Tchad où il prenait part à un sommet des pays du Sahel. D’après un communiqué officiel, cette mesure «permettra de renforcer les moyens juridiques des autorités administratives et compétentes» dans la recherche «des terroristes qui seraient en cavale et d’éventuels complices».
Cet attentat revendiqué par le groupe terroriste Al Mourabitoune de l’Algérien Mokhtar Belmokhtar en coopération avec Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) a fait, selon un dernier bilan encore provisoire, 19 morts et une dizaine de blessés. Les victimes sont des membres du personnel et des clients de l’hôtel Radisson Blu, des ressortissants de quinze nationalités. Trois terroristes ont également trouvé la mort au cours de l’assaut lancé par les forces de sécurité contre les assaillants. Suite à cette attaque, le Forum francophone sur la diversité des expressions culturelles à l’ère du numérique prévu du 22 au 25 novembre dans la capitale malienne a été reporté à une date ultérieure. De même, la Conférence internationale sur «Islam et Paix» et le Forum des investisseurs : Investir au Mali annoncés dans la capitale malienne et soutenu par le gouvernement américain et la Banque mondiale ont été annulés.
Au Mali, comme à l’étranger, l’attaque contre l’hôtel Radisson Blu de Bamako a fait l’objet d’une vague de condamnations. Pour les hommes d’affaires maliens, cet attentat est un véritable coup aux activités économiques. «Cette attaque intervient au moment où le milieu du business commençait à avoir confiance au Mali. Au-delà des pertes en vies humaines, c'est donc un coup qui risque d'être fatal à la reprise économique car affectant les affaires, le tourisme, l'hôtellerie», lance Ibrahim Hamala Bathily, opérateur économique malien. Pour le président russe, Vladimir Poutine, dont le pays a perdu sept ressortissants dans ce carnage, une réponse efficace contre le terrorisme passe par «une large coopération internationale».
