Banquier de formation et de profession, Rock Marc Kaboré n’est toutefois pas étranger au monde politique pour avoir bourlingué depuis une trentaine d’années dans les couloirs du pouvoir.
Né le 25 avril 1957 à Ouagadougou, il entame son parcours scolaire dès 1952 à l’Ecole primaire publique, centre A de la capitale. Après la chute de la première République le 3 juin 1966, il poursuit son cycle primaire à l’Ecole primaire publique de Tougan suite à l’affectation de son père qui officiait comme commandant de cercle. Après avoir obtenu le CEPE en 1968 à son retour à Ouagadougou, il poursuit ses études secondaires de 1968 à 1975 au collège Saint Jean Baptiste de La Salle d’Ouagadougou, sanctionnées en 1971 par le BEPC puis le Baccalauréat, série D en 1975. C’est alors qu’il s’envole pour la France pour poursuivre des études universitaires en sciences économiques à l’Université de Dijon. De 1975 à 1980, il accumule des parchemins : DEUG, Licence en sciences économiques, Diplôme supérieur en sciences de gestion (DESS). De retour au pays, cet ancien militant de l’Association des Etudiants Voltaïques de France va connaitre une carrière fulgurante dès 1984 comme cadre, puis directeur général de la Banque internationale du Burkina (BIB), jusqu’en 1989, année où il accède au poste de ministre des Transports et des Communications. Commence alors une carrière politique qui va conduire Roch Marc Christian Kaboré au poste de Premier ministre, le 22 mars 1994. Bien avant, l’économiste-gestionnaire a eu à occuper des portefeuilles de ministre des Finances en juin, ministre chargé de la Coordination de l’action gouvernementale et de celui chargé des Relations avec les Institutions en 1993. Elu député de la province du Kadiogo en 1992, il est propulsé 1er vice-président de l’Assemblée nationale après avoir été réélu en 1997. Il s’investit davantage dans le parti du président Blaise Compaoré, le CDP, dont il devient, en 1999, le Secrétaire exécutif national. Après les législatives de 2002 où il siège successivement pour un troisième mandat, Roch Marc Christian Kaboré se voit porté à la tête de l’Assemblée nationale du Burkina Faso. Poste qu’il occupera pendant 10 ans.
Le tournant décisif de sa carrière politique va s’opérer en décembre 2014 lorsqu’il claque la porte du parti au pouvoir suite aux dissensions au sujet de la prolongation du mandat présidentiel. Avec le recul, cette sage et courageuse décision lui aura évité de connaitre des sérieux ennuis par la suite. Il est suivi par une bonne partie d’autres anciens membres influents du CDP comme Salif Diallo qui deviendra plus tard son directeur de campagne, et Simon Compaoré il ne leur faudra que trois semaines pour créer le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) qui vient de le porter au pouvoir. Malgré sa victoire, ce colosse de 58 ans, marié et père de trois enfants, aura à cœur de poser rapidement des actes spectaculaires, voire symboliques pour éloigner définitivement l’image d’ancien cacique que certains continuent à lui coller.
