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L’impératif de la réconciliation au Burkina Faso

burkina-faso-imperatif-reconciliationSorti meurtri d’une transition agitée et marquée par des affrontements entre factions antagonistes, le pays a besoin de se réconcilier avec  lui-même.

Très présent lors de la campagne électorale, le thème de la réconciliation est revenu en force avec la proclamation des résultats du premier tour de l’élection présidentielle.

Cette obsession peut s’expliquer par le fait que le pays sort à peine d’une période de turbulences qui ont laissé des séquelles douloureuses dans la chair comme dans les esprits. Selon certains observateurs, la réconciliation trouve son fondement dans de nombreuses exactions attribuées à l’ancien régime ainsi que dans les actes de répression dont ont été victimes les manifestants lors du  putsch d’octobre dernier qui a failli mettre un terme définitif au processus de la transition.

Même si les candidats à l’élection présidentielle avaient d’autres préoccupations plus urgentes liées à l’économie et au social, aucun n’a voulu éluder la question de la réconciliation dont l’issue constitue pour beaucoup un gage de stabilité pour l’avenir. La commission de réconciliation mise sur pied par le gouvernement de la Transition sur le modèle sud-africain a du pain sur la planche. En attendant d’établir les responsabilités de manière exhaustive, deux catégories d’exactions sont souvent évoquées : les crimes économiques et les crimes de sang. Selon certaines sources, près de 5000 victimes seraient déjà recensées dans l’un ou l’autre cas et certains auteurs identifiés. Les chefs d’accusation portent entre autres sur la corruption, les détournements des deniers publics, les disparitions, les actes de tortures, etc.  Si tous les acteurs politiques sont d’accord sur le fond, des divergences apparaissent en revanche sur la mise en marche de la procédure. Visiblement, le sujet divise une bonne partie de l’opinion, tant au niveau des hommes politiques, des acteurs de la société civile qu’à celui de l’homme de la rue. Pour Zéphirin Diabré de l’UPC, on peut pardonner sans oublier, mais en évitant une justice à l’aveuglette. Il est possible d’envisager, par exemple, des sanctions ciblées en fonction de l’implication des  présumés coupables. Ablassé Ouedraogo préconise plus de fermeté envers les auteurs des crimes pour servir d’exemple. Saran Sérémé est pour une justice équitable et acceptable par tous. Versatile à souhait, l’opinion publique affiche sensiblement ses divisions. Pour certains, minoritaires au demeurant, il faut tourner la page du passé pour regarder vers l’avenir. D’autres insistent sur les vertus du pardon sans vouloir passer l’éponge sur toutes les dérives. Encore faudrait-il que des coupables dûment inculpés reconnaissent au  préalable leurs fautes, demandent pardon et s’engagent à ne plus recommencer.

  La notion de réconciliation étant étroitement liée à la celle de la justice et de la gouvernance judiciaire, des appréhensions se font jour  concernant l’impartialité et la transparence du processus afin d’éviter d’appliquer un jugement à plusieurs vitesses. Maintenant que le vote a eu lieu, l’impératif de cicatriser les blessures, de réconcilier les esprits et les cœurs, va se poser encore avec plus d’acuité. Sans que l’on puisse établir l’ordre des priorités, nul doute que ce dossier sensible sera parmi les multiples chantiers prioritaires qui attendent le nouveau président. Pour peu qu’il soit soucieux de consolider sa légitimité dans la durée. Visiblement, le nouveau président élu est attendu au tournant par une opinion publique qui va décrypter ses moindres faits et gestes pour jauger de ses capacités de rassembleur.burkina-faso-imperatif-reconciliation

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