Tandis qu’on y croyait presque plus, la Libye a amorcé, au cours du week-end écoulé, un début de normalisation.
Les deux parlements rivaux, à savoir la chambre des représentants reconnue par la communauté internationale et le congrès général islamiste, ont annoncé à Tunis, la capitale tunisienne, la signature d’un accord initial pour mettre fin à la crise politique qui secoue ce pays.
Depuis le déclenchement de la crise libyenne, de nombreuses médiations ont été initiées pour concilier les positions des belligérants. Mais aucune n’a véritablement prospéré .Y compris celle de l’Organisation des Nations unies (ONU). Le terrain était ainsi laissé aux milices rivales voire à l’Etat islamique(EI) qui s’est payé le luxe de hisser son drapeau à Derna, une localité située entre les sièges des parlements et gouvernements antagonistes. Non seulement les groupes armés amplifiaient les foyers de tension sur l’ensemble du territoire national sur fond d’opposition idéologique, mais également le terroristes de l’EI multipliaient des exactions. Au moment où parlements et gouvernement rivaux continuaient de s’entre-déchirent notamment à travers leurs armées respectives. A telle enseigne que la production pétrolière, la principale mamelle nourricière du pays, n’a cessé de diminuer menaçant ainsi le fonctionnement et l’existence de cet Etat tout en hypothéquant l’avenir de nombreux Libyens. L’accord signé à Tunis , grâce à la médiation du gouvernement tunisien , est un signe encourageant dans la mesure où il a pu conduire les autorités libyennes de Tobrouk et celles de Tripoli à s’asseoir autour d’une même table de négociations mais aussi à convenir d’un accord de paix en vue d’une sortie de crise .
Cet accord a vocation à lancer les bases d’une coopération transparente entre les deux parties afin de parvenir à un accord politique prévoyant notamment la formation d’un gouvernement d’union nationale. Il y a quelques mois, la communauté internationale avait encouragé les protagonistes libyens à former ce gouvernement pour éviter une banqueroute à ce pays. La gravité de l’appel de cette communauté n’avait pas convaincu les protagonistes qui ont continué à s’opposer énergiquement. S’il faut croire que la page des dissensions et des contradictions est bel et bien tournée, il faut encore que les signataires de l’accord de Tunis le prouvent et montrent que quatre ans après la chute de Mouammar Kadhafi, la Libye peut réapprendre à vivre dans la paix et rebâtir son avenir.