Le commandant de la troisième région militaire interarmées (RMIA3), le général de brigade Ndjonkep, indique que le déploiement en cours de cette force va renforcer la collecte de renseignement.
Si la quatrième région militaire interarmées (RMIA4),
qui a son poste de commandement à Maroua, où les opérations Emergence 4 et Alpha, ainsi que l’opération du premier secteur de la Force mixte multinationale (basée à Mora) sont coordonnées respectivement par les généraux de brigade, Jacob Kodji et Bouba Dobékréo, est en première ligne du front dans la lutte contre Boko Haram, secte terroriste qui a son fief dans l’Etat de Borno, dans le Nord-Est du Nigeria voisin, le rôle de la troisième région militaire interarmées (RMIA3), basée à Garoua, sous le commandement du général de brigade Frédéric Ndjonkep s’inscrit dans la profondeur du dispositif sécuritaire dans cette guerre asymétrique où toutes les trois régions du septentrion, voire tout le pays est concerné. L’on garde d’ailleurs en mémoire la prouesse de la base aérienne 301 de Garoua, commandée par le colonel Barthélemy Marie Tsilla, qui avait bombardé les assaillants de ce mouvement lorsqu’ils s’étaient infiltrés dans la localité de Achigachia, dans le Mayo-Sava. « La base aérienne 302 de Ngaoundéré est aussi en train de préparer sa montée en puissance. On est en temps de guerre. Nos hommes sont en éveil 24 h sur 24. Tout cela pour mieux constituer le maillon de verrou par rapport à la RMIA4 », précise le général Ndjonkep.
C’est dans ce contexte qu’il faut situer l’utilité du détachement américain dont le déploiement est actuellement en cours au niveau de la base aérienne 301 de Garoua. Lors de la visite de presse le 9 décembre dernier, le lieutenant-colonel Davis, chef du détachement américain, a expliqué aux hommes de médias que le cahier de charges de la force qu’il commande est clair. Le déploiement américain apporte une aide substantielle aux forces de défense camerounaise qui ont montré jusque-là une grande capacité de résilience face à la menace terroriste Boko Haram. et le général Ndjonkep de préciser que la nature de contribution de cette force, venant d’une grande puissance comme les Etats-Unis, est multiforme. Elle vise notamment à une meilleure collecte de renseignements, à travers les drones à déployer dans la zone concernée. « Ce déploiement va permettre d’aller voir dans l’invisible, par rapport à cet ennemi qui frappe partout, puis se dissimule et disparaît. Cette présence est donc un multiplicateur de force », précise notre source.
Lors des échanges, le général de brigade Ndjonkep a expliqué que la RMIA3 dispose de près de mille hommes déployés sur le terrain. Des unités de commandement veillent à l’encadrement de ces hommes de Doumri à Banyo. La composante gendarmerie contribue en grande partie à la collecte de renseignements. Et que tous ces dispositifs sont actifs, les hommes sont en alerte maximale et travaillent dans un contexte de guerre permanente. « Nous disposons donc de tous les outils de combat pour constituer un verrou, réaliser un travail en profondeur par rapport à la RMIA4 qui est directement confrontée aux champs d’affrontements pluriels », a conclu notre source. Et l’apport du détachement américain est indéniable.