La justice interne de l’instance a rendu son verdict hier.
« Je suis traité comme un punching-ball », pense Sepp Blatter. « C’est une véritable mascarade », renchérit, pour sa part, Michel Platini. Les deux hommes affichent un air révolté depuis l’annonce, hier, de leur suspension pour huit ans de toute activité liée au football par la Fédération internationale de football association (FIFA). La chambre d’instruction du tribunal interne de l’instance avait requis la radiation à vie pour Michel Platini et Sepp Blatter. Mais, la commission d’éthique de l’instance s’est montrée plus « clémente ». En clair, Sepp Blatter, président démissionnaire de la FIFA, ne retrouvera pas le poste qu’il devait quitter après sa démission annoncée pour février 2016. Michel Platini n’est plus, pour sa part, président de l’UEFA.
Tous deux étaient jusqu’alors suspendu provisoirement jusqu’au 5 janvier prochain dans l’affaire du paiement en 2011, par Blatter à son vis-à-vis, d’un travail effectué en 2002 pour un montant de près de 1,1 milliard F. Pour la FIFA, le Suisse et le Français se sont rendus coupables de conflit d’intérêts, de gestion déloyale et d’abus de leur position. Toutefois, les faits de corruption n’ont pas été établis. « M. Blatter, en sa capacité de président de la FIFA, a autorisé le versement à M. Platini d’un paiement qui n’avait aucune base légale dans l’accord écrit signé le 25 août 1999 par les deux dirigeants. (...) Ni dans sa déclaration écrite, ni lors de son audition, M. Blatter n’a été en mesure de démontrer une autre base légale pour ce paiement », précise le communiqué de l’instance.
Blatter a déjà annoncé qu’il ferait appel de sa suspension puisqu’elle peut être contestée auprès de la FIFA, puis du Tribunal arbitral du sport. Ce qui n’arrange pas les affaires de Michel Platini qui va saisir le TAS et même la justice civile. Cependant, il ne pourra pas obtenir de verdict auprès de ces instances en moins d’un mois. Il peut donc d’ores et déjà dire adieu à la présidence de la FIFA, puisque le délai de validation des candidatures est fixé au 26 janvier 2016. Seuls le Cheikh bahreïnien Salman, le Sud-africain Tokyo Sexwale, le prince jordanien Ali, le Français Jérôme Champagne et le Suisse Gianni Infantino, numéro 2 à l’UEFA, pourront prétendre à la succession de Sepp Blatter le 26 février prochain.
