Depuis 2005, la capitale politique du pays tient une gigantesque fête à ciel ouvert où les animations culturelles, jeux, manèges, restaurants se disputent les faveurs des visiteurs. C’est Yaoundé en fête (Ya-Fê). Et même si d’autres villes ont adopté ce concept marquant les fêtes de fin d’année, Yaoundé peut fièrement en revendiquer la paternité. A Ya-Fê, les festivités incluent également des concerts : en 2008, Richard Bona, un des célèbres bassistes du monde, y était communier avec les siens,
enflammant le public au passage. Depuis, de nombreux autres artistes dont les X-Maleya se sont relayés sur cette plateforme. Et pour tirer tout le parti possible du spectacle, il vaut mieux arriver tôt sur le site et s’armer de patience : le coin est généralement plein à craquer dès 15h. La zone réservée au concert a bien souvent un nombre limité de places assises, et quitter la sienne pour aller chercher quelque chose à manger ou à boire signifie la perdre. Ceci étant dit, certains Yaoundéens estiment qu’ils n’ont vraiment pas fait l’expérience des fêtes de fin d’année s’ils ne sont pas allés se geler les doigts et perdre la voix à Ya-Fê, sous le froid de décembre.
Pourtant, la fête peut bien battre son plein dans d’autres lieux emblématiques. Et en la matière, chaque ville a ses secrets et les maires déploient des trésors d’imagination en ce moment pour dérouiller leurs populations. A Yaoundé encore, pour d’aucuns, il n’existe pas de meilleurs endroits que le Bois Sainte Anastasie ou les Cascades du Mfoundi pour les fêtes dans la capitale. Les illuminations de Noël y sont féériques et rendent le cadre idyllique pour des ballades nocturnes en amoureux ou en famille. Quelques clowns s’attardent souvent dans le parc, pour le plus grand bonheur des enfants. Le restaurant du site permet aux fins gourmets de satisfaire toutes les attentes de leur palais tant en nourriture qu’en boisson. Pour les petites bourses, aucune inquiétude. L’accès au jardin payé à 100 F le ticket, il vous restera toujours de quoi acheter du pop corn, des brochettes et autres sandwiches auprès des vendeurs agglutinés le long de la clôture à l’extérieur. Quelques programmations musicales agrémentent aussi ces moments, en journée comme en soirée.
Et si vous voulez du show, rien de mieux que de prendre rendez-vous dans les salons des grands hôtels de la place, restaurants et autres night clubs. Certains n’hésitent plus à mettre les petits plats dans les grands pour leur clientèle. Au menu, illumination de l’arbre de Noël en l’honneur de la Nativité, animation avec des chants chorale ou des artistes de l’heure, loisirs pour enfants, dîner dansant la nuit du réveillon de la Saint Sylvestre. Et pour les amoureux des sensations fortes, il reste toujours les cités balnéaires : Kribi et Limbe. Ici aussi, hôtels et restaurants ont mijoté de bons plans pour éblouir définitivement leurs clientèles. Diner les pieds dans l’eau, gastronomie, défilés de mode avec de grands couturiers, grand opéra, lâcher des lanternes éclairées vers le ciel, feux d’artifice, virées touristiques… sont au programme.
Au-delà de ces cadres huppés, il reste encore la possibilité de prendre possession des rues et des bars, la plupart restant ouverts jusque très tard en cette période. Pour les noctambules amoureux du plein air, il y a l’embarras de choix entre les « soya parties » du quartier Briqueterie et les animations de l’ancienne rue de la joie, quartier Essos à Yaoundé. Et comment oublier les « mendzang » du quartier Elig Essono où le vin de palme coule à flots, arrosant des « ndomba » de chèvre, rat palmiste et autres gibiers ? C’est clair qu’en cette période, les nuits s’annoncent blanches et longues. L’effervescence ne retombera qu’après le 1er janvier 2016.