L’équipement entre progressivement en service à Bépanda et devrait résoudre nombre de problèmes.
Le nuage de poussière qui s’élève régulièrement derrière la palissade neuve indique que l’activité a bien changé en ces lieux. Le vaste terrain largement inoccupé qui prolonge l’esplanade arrière du Stade de la Réunification de Douala est désormais un parking pour camions. « De tout le pays et même de la zone Cemac qui passent par là », s’empresse d’ajouter M. Yongwa, un des préposés à la gestion. A la faveur d’une lettre d’approbation du ministre des Transports en mai dernier, l’espace est effectivement exploité par les membres du Syndicat national des transporteurs routiers du Cameroun (Sntrc), regroupement de patrons qui en ont formulé la demande, largement appuyée par le Bureau de gestion du fret terrestre.
Sur le site de 14 hectares et 73 ares, des dizaines de camions sont déjà garés depuis quelques semaines. La migration du « Camp tchadien », l’ancien parking situé sur une bande étroite en amont du stade s’est faite dans la joie. « On est plus à l’aise ici alors que tout n’est pas encore construit », se plaît à expliquer Adamou, chauffeur de poids lourd. Trois mois après les premières arrivées, l’essentiel du parc consiste en une nappe de terre nue sur laquelle les passages fréquents des véhicules « fabriquent » de la poussière. Les vestiges d’une route bitumée, qui desservait le camp de résidences des travailleurs du port de Douala, indiquent un tracé. De solides poteaux électriques de béton le jalonnent. Un puits ravitaille ceux qui ont besoin d’eau parfois pour préparer le chaï, le fameux thé que les routiers affectionnent.
A l’avenir, tout devrait être recouvert et adapté : du béton au sol, des canalisations, des hangars, un immeuble de bureaux et de chambres de passage, etc. annonce Raymond Mougang, président régional du Sntrc. Ce partenariat entre le public (le terrain appartient au ministère des Transports depuis les années 1970) et le privé (le Sntrc se charge de l’aménager et de l’exploiter) va offrir à au moins deux milliers de camions un emplacement décent, fonctionnel, sécurisé. Le cas échéant, de petites pannes pourront être prises en charge sur place.
Pour nombre de chauffeurs expérimentés, c’est un lieu idéalement placé pour les affaires : non loin du port de Douala et des dépôts pétroliers. « D’ores et déjà, au lieu de traîner sur la voie à chercher où se garer, l’on peut attendre ici et éviter d’avoir à payer des amendes – 200.000 F par jour – lorsque la police municipale a posé des sabots. En étant ici on désengorge la circulation », analyse Adamou. Tout Douala y gagnerait et au-delà l’ensemble du trafic de marchandises par route, qui représente 75% du volume total des transactions de cette nature.
