C’est fini les fêtes depuis quelques jours déjà. L’effervescence est retombée. Dans les marchés et autres lieux de commerce, l’affluence a diminué. Les rayons des supermarchés, les étals des marchés, les comptoirs des débits de boisson, les restaurants, et autres lieux de loisirs reprennent le cours normal de leurs activités. L’heure est maintenant aux comptes. Par rapport aux investissements réalisés pour ces périodes, il faudra dégager du fruit des ventes, les bénéfices produits. Et comme « l’argent ne fait pas de bruit », les opérateurs économiques exerçant dans ces différents secteurs d’activités, bien que certes peu diserts sur leurs chiffres de vente, déclarent pour certains des bilans peu éloquents et pour d’autres des recettes plutôt satisfaisantes.
Comme ce chauffeur de taxi rencontré au lendemain de la nuit de la Saint Sylvestre à Yaoundé. Le jeune conducteur, au détour d’une causerie avec un de ses passagers, confie avoir obtenu une recette de plus de 50 000 F durant la nuit du 31 décembre au 1er janvier. Après déduction de la «recette du patron (propriétaire du taxi, Ndlr) qu’il évalue à 6 000 F et l’achat du carburant, le taximan a gardé pour lui, un peu plus de 30 000 F ». Comme lui, les fêtes de fin d’année sont des périodes juteuses pour les taximen. Ceux-ci ont l’occasion de doubler leurs recettes journalières.
Dans les marchés et supermarchés, les denrées alimentaires (poulets, poisson, farine, viande de bœuf et de porc, etc.), les vêtements, et les articles de fêtes (sapins, guirlandes, jeux de lumière, etc.) étaient les plus demandés. Dans le cadre des marchés-témoins organisés dans les différentes régions du pays, d’importants stocks de produits alimentaires ont été écoulés. A l’Extrême-Nord notamment, pour les quatre jours qu’auront duré les marchés de la Mission de régulation et d’approvisionnement des produits de grande consommation (Mirap), on apprend que 14 bœufs étaient vendus au quotidien. Dans la même région, 4000 poulets de chair ont été écoulés par l’interprofession avicole.
Du côté des lieux de loisirs et de divertissement, des aménagements spéciaux ont également été faits pour attirer le maximum de personnes. Dans la capitale économique, un responsable d’un centre de loisirs confie avoir multiplié par dix la fréquentation de son établissement pendant les fêtes de fin d’année. Dans les supermarchés, bien que les responsables se refusent à dévoiler leurs chiffres d’affaires, ils ne cachent pas leur satisfaction au vu de la progression enregistrée dans les ventes en comparaison aux années antérieures. « Le taux de fréquentation pour ces jours-là (période allant du 20 au 31 décembre, Ndlr) était de près de 4 000 clients. Le bazar des jouets, les produits frais et les liqueurs ont été les rayons les plus visités. Nous sommes satisfaits du taux de fréquentation et du chiffre d’affaires qui a très bien progressé par rapport à l’année dernière », a reconnu le responsable d’un supermarché installé à Yaoundé.
Pour cette période de bonnes affaires, tous les opérateurs n’affichent pas des bilans élogieux. Dans cette catégorie, on peut citer les promoteurs hôteliers. Ceux en activité dans la région du Sud-Ouest notamment, confessent que leur business n’a pas tourné comme prévu. En cause, la multiplication des débits de boisson dans la région, de même que l’organisation de cérémonies diverses à l’instar des anniversaires et des mariages. Des événements qui ont détourné une bonne partie de la clientèle des établissements hôteliers du Sud-Ouest, occasionnant chez certains, des baisses de 50% dans les ventes.