Estimée à plus de deux millions de F depuis 2014, la prise en charge va désormais coûter entre 450 000 et 1,44 million de F.
Bonnes nouvelles pour les personnes souffrant d’hépatite C au Cameroun. Suite aux démarches menées par le ministre de la Santé publique (Minsanté), André Mama Fouda, le Cameroun a été retenu par le laboratoire Gilead, parmi 91 autres pays,
pour bénéficier d’une réduction de l’ordre de 99%, du prix d’achat Europe/Amérique du Nord du Sofosbuvir : nouvelle molécule concoctée pour tordre le coup au virus de l’hépatite C, avec un taux de guérison de 95%. Soit une acquisition de 1% du prix officiel. Un prix officiel estimé à 30 millions de F de sources bien introduites. Dans les détails, il ressort que pour le traitement de l’hépatite C-génotype 2, les patients débourseront désormais 450 000 F pour trois boîtes de Sofosbuvir, et trois autres de Ribavirine pendant 12 semaines (trois mois). Et pour ceux des génotypes 1 et 4, ils auront à verser 1, 44 million de F pour trois boîtes de Sofosbuvir, trois flacons de Ribavirine et 12 ampoules injectables, pendant la même période. Soit 348 000 F par mois.
Ces informations ont été rendues publiques hier par le Minsanté en présence du ministre de la Communication, Issa Tchiroma Bakary. A croire le ministre André Mama Fouda, l’on n’est pas encore parvenu à la gratuité du traitement comme c’est le cas avec le sida. Mais c’est un pas de géant que le Cameroun vient de marquer dans la prise en charge de cette catégorie de malade. Jusqu’en 2011 en effet, ces derniers déboursaient 11 512 000 F pour une durée de traitement de 48 semaines. Depuis 2014, grâce au partenariat Minsanté-Hoffman Laroche, c’est 2 262 000 F qu’il fallait dépenser pour la même durée de traitement. Si certains estiment que 1,44 million de F ou 450 000 F reste encore élevé pour le Camerounais moyen, à en croire des malades, 450 000 F est synonyme de gratuité. Car, ils étaient obligés d’aller en Europe et de débourser 30 millions de F pour ce même traitement.
Un premier stock de Sofosbuvir couvrant 500 traitements complets est déjà disponible à la CENAME. Le chiffre est en deçà de la demande (200 000 personnes souffrant d’hépatite C au Cameroun). Mais le Minsanté s’est voulu rassurant : le processus est enclenché. Tous les malades seront sous traitement. Un comité a été mis en place pour veiller au suivi de l’acquisition de nouveaux produits. La durée de cette baisse n’a pas été rendue publique mais, il ressort que les Camerounais devront s’attendre à voir ces coûts baisser davantage. D’après le Minsanté, le bien-être des populations est une priorité pour le président de la République et le gouvernement tout entier. Et l’objectif visé est l’atteinte d’une nouvelle génération de Camerounais indemnes d’hépatites virales à l’horizon 2020. Et pour le suivi de ces malades, la dispensation de la deuxième boîte de médicament est conditionnée par la présentation de la première boîte vide. Des collèges d’éligibilité au traitement sont opérationnels dans plusieurs hôpitaux.
