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Dossier de la Rédaction

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Des ambitions plein la tête

Malgré ses diplômes, son talent et ses motivations, la génération actuelle ne concrétise pas toujours ses aspirations. Il est plus de 6h, mais le jour n’est pas encore complètement levé ce mercredi 3 février. Déjà, les ruelles de ce quartier sis dans le 5e arrondissement de Yaoundé grouillent de monde. Principalement des élèves qui se hâtent de rejoindre leurs différents établissements scolaires. « Maman, le maître a dit que nous devons désormais être en classe dès 6h30 pour réviser en vue du concours d’entrée en 6e. Si je n’arrive pas à temps, le maître va me taper comme hier », plaide le petit Hervé B., 9 ans, élève de CM2, au mépris des ténèbres environnantes. Son aînée, Laetitia, 13 ans, élève au collège adventiste à Nlongkak fait quotidiennement face au même défi, comme de nombreux autres élèves d’ailleurs : rallier l’école à l’heure.

J’étudie, donc je suis : « C’est par là que commence la compétition dans la vie. Et seuls ceux qui se lèvent tôt prennent de l’avance sur les autres et l’emportent. Nous tenons à inculquer cette notion à nos élèves. Lorsqu’ils arrivent avant 7h, ils ont 30 à 45 minutes pour réviser, au besoin obtenir de plus amples explications de l’enseignant », assure un maître de l’école primaire de la Retraite sise au centre-ville. Tandis que leurs cadets du primaire se ruent ainsi vers les salles de classe sans réellement comprendre les enjeux, lycéens, collégiens et étudiants se préoccupent déjà de la qualité de leur formation et de l’avenir. Le sujet revient régulièrement dans les conversations sur le chemin de l’école ou pendant la pause.

Quelques membres du petit groupe que nous suivons depuis le carrefour Fouda jusqu’au lycée d’Elig-Essono semblent soucieux. Ce sont des élèves de 3e apparemment préoccupés par les filières à embrasser dès l’année scolaire prochaine. « J’ai un peu peur : mes notes dans les matières de base ne me permettent pas de me démarquer. Je suis moyenne partout, dans les matières littéraires comme dans les sciences. Pourtant, j’aimerais virer en seconde C. Je crains que la stabilité de mes notes ne me joue un mauvais tour », avoue une jeune demoiselle. Elle est encouragée par ses camarades à rencontrer le conseiller d’orientation de l’établissement. Alors que cette bande se dirige allègrement vers le lycée, elle croise d’autres jeunes qui ne retiennent pas spécialement leur attention. Les lycéens gagneraient pourtant à échanger avec eux.

Le diplôme protège moins qu’avant : Anatole N., 26 ans, qui sort d’une nuit de garde dans une église, ne désespère pas d’achever ses études à l’Ecole des travaux publics. « Mes parents n’ont pas les moyens. Je fais le gardien de nuit pour payer mes études », avoue-t-il. Pour les mêmes raisons, Camilla E., étudiante de 1ère année à l’Ens de Yaoundé vend des téléphones portables ou fait du baby-sitting à ses heures perdues. « A l’exception de quelques individualités paresseuses et égoïstes, la jeunesse actuelle en a dans le ventre et ne se laisse pas démonter par le contexte socio-économique difficile », assure le responsable d’un cabinet de ressources humaines. Des talents et expertises jeunes, il en voit tous les jours.

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