Une rencontre internationale sur la mémoire collective africaine s’y est ouverte avant-hier. « La culture est devenue, au plan mondial, un instrument et un enjeu de puissance ». Propos tenus par le ministre des Arts et de la Culture avant-hier, 29 février, dans les installations de la Fondation AfricAvenir International à Bonabéri. Le Pr. Narcisse Mouelle Kombi s’exprimait ainsi à l’ouverture d’une rencontre internationale de quatre jours portant sur la mémoire collective africaine.
Un patrimoine à identifier, à cartographier et à restaurer, tant il est précieux, lui qui nous relie « à nos terroirs, à nos territoires », selon l’expression du MINAC. Au cours de ces échanges de haut vol, auxquels prennent part des experts venus de divers pays d’Afrique, d’Europe (notamment de la fondation Gerda Henkel) et d’Asie, sont prévus des débats scientifiques. Au menu de ceux-ci, la présentation des travaux sur la « Sauvegarde des manuscrits de Tombouctou », ainsi que des réflexions sur leur exploitation scientifique dans le cadre de la renaissance africaine.
Il est bel et bien question de cela. De renaissance africaine. Afin que les fils d’Afrique d’aujourd’hui aient une idée juste de la grandeur passée du continent. Passée mais surtout que certains ont cherché à gommer par divers moyens. « Notre mémoire a été effacée », dira le Pr. Kum’a Ndumbe III, président de la Fondation AfricAvenir, ajoutant que tant que « cette maladie » n’est pas soignée, il sera difficile d’évoluer, d’avancer sereinement vers l’émergence. L’Afrique a donc besoin que son histoire soit « revisitée » et « reconstituée », selon le Pr. Charles Binam Bikoï, secrétaire exécutif du CERDOTOLA (Centre international de recherche et de documentation sur les traditions et les langues africaines). Les fruits de cette reconstitution devraient, par la suite, être communiqués au plus grand nombre. Ce qui est la moindre des choses s’agissant de mémoire collective…
Autres articulations des travaux, des séminaires sur divers thèmes : « Penser la géostratégie de la renaissance africaine : géopolitique du pétrole et des accords de coopération autour des pays du golfe de Guinée » ; « Organisation des règles juridiques discriminatoires dans la procédure de déplacements et de séjour des Africains en Europe », etc. Clôturant son propos, le MINAC exprimera « au nom du gouvernement », toute son appréciation à AfricAvenir pour son initiative qui permet aux Africains d’être mieux armés « pour prendre part au rendez-vous de l’universel ».
