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Dossier de la Rédaction

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Lutte contre Boko Haram: la phase décisive

Tentacule. C’est le nom de code de la dernière opération lancée par les forces de défense camerounaises pour nettoyer les localités camerounaises et nigérianes de Djibrili et de Zamga. C’était le 16 mars 2016. Appuyées par les éléments de la Force multinationale mixte (FMM), les troupes camerounaises avec à leur tête,  le général de brigade Jacob Kodji, commandant  la 4e Région militaire interarmées et commandant de l’Opération Emergence 4, ont neutralisé 20 combattants djihadistes et fait prisonniers 12 autres. Un important arsenal de guerre a  été récupéré et détruit. Au même moment, les troupes nigérianes effectuaient une opération similaire de l’autre côté de la frontière. Cette opération d’envergure intervient après les assauts victorieux de Ngoshe et de Kumshe, deux importantes bases-arrières de Boko Haram détruites il y a quelques semaines. Pris désormais entre plusieurs feux, les djihadistes affichent  des signes d’affaiblissement.  Les terroristes, visiblement dispersés, opèrent désormais des attaques sporadiques et non-coordonnées. La réduction du nombre d’attaques-kamikazes depuis quelques semaines, valide bien cette thèse d’affaiblissement. Depuis les deux expéditions punitives de Ngoshe et de Kumshe, les accrochages sont devenus quasi-inexistants. Les derniers attentats-suicides (de Tolkomari, de Houmaka et d’Achigachia) n’ont tué que les kamikazes eux-mêmes. Selon le lieutenant-colonel Léopold Emile Nlate Ebale, chef de bureau des opérations au PC du 1er BIR, « avant, il y avait une attaque kamikaze tous les deux ou trois jours, mais depuis les dernières opérations de Ngoshe et Kumshe, on  va déjà à trois semaines sans attaque-kamikaze ».  Mais les troupes camerounaises maintiennent la vigilance et cultivent la prudence face à ces ennemis qui demeurent dangereux et  mutent sans cesse leurs modes opératoires.

Quadrillage de la frontière

A Kolofata, ville qui a douloureusement subi les assauts répétés des djihadistes,  le Bataillon d’intervention rapide (BIR)  y a installé le PC de la zone Sud de l’Opération Alpha. Retranchées à la sous-préfecture, les troupes restent mobilisées. Coiffé par le lieutenant-colonel Félix Tcheka, ce démembrement de l’Opération que pilote le BIR balaie un espace de 2500 km2, couvrant les départements du Mayo-Tsanaga et du  Mayo-Sava. A Kerawa, localité située à environ sept kilomètres de Kolofata où la secte y a multiplié les attaques, le BIR a installé un poste avancé, la 4e Unité légère d’Intervention (ULI). Un peu plus au sud, à Achigachia, un des points les plus crisogènes, le poste avancé est tenu par le Bataillon des troupes aéroportées venu de Koutaba. Ils sont appuyés par les éléments du Régiment d’artillerie sol-sol (RASS) venus de Nkongsamba. Toutes ces forces se dressent en rempart contre le péril Boko Haram. Leur mission consiste non seulement à empêcher l’infiltration des combattants mais surtout à sanctuariser les localités ciblées par les attaques de la secte. Aujourd’hui, les troupes camerounaises montent en puissance. Leur détermination se nourrit des atrocités et des meurtrissures que font endurer les terroristes tant aux soldats qu’aux civils. La bonne coordination des opérations avec l’implémentation « du concept d’interarmisation » contribue fortement à l’optimisation des résultats. Selon le colonel Didier Badjeck, chef de la division de la communication et des relations publiques au MINDEF, les deux opérations Emergence 4 et Alpha appuyées par la FMM sont bien imbriquées et s’exécutent conformément à la vision stratégique de l’état-major des armées représentées dans la zone par le commandant de la RMIA 4. Toutes les composantes de l’armée contribuent à l’atteinte des objectifs.  Les actions victorieuses de l’armée sont certes  tributaires de l’engagement des troupes mais aussi et surtout de leur dotation en arsenaux de guerre  et en moyens logistiques adéquats. La mobilité et l’efficacité des troupes sont facilitées par des véhicules de combat nouvellement acquis. Avec ce réarmement matériel, la guerre a changé de donne. Désormais, il ne s’agit plus simplement d’empêcher l’infiltration des combattants de la secte mais de couper leurs réseaux et leurs relais mais aussi de détruire les bases qui servent à la formation, la conception, l’entraînement et la mise en œuvre des stratégies de cette organisation mafieuse et criminelle. Il faut désormais aller frapper les djihadistes jusqu’à leurs derniers retranchements. « La meilleure façon de se défendre, c'est d'attaquer », prêche le colonel Samuel Dourai, commandant en second de l’opération Alpha.  C’est ce qui a nécessité le lancement des six opérations baptisées « Arrow » dont la dernière s’est déroulée dans la localité nigériane de Kumshe. Le succès de ces opérations est dû aussi en partie à la contribution des renseignements prévisionnels et opérationnels. L’armée s’est équipée en moyens modernes de renseignement à l’instar des drones qui permettent de scanner la zone de conflit. La coopération militaire avec la France et les Etats-Unis contribue efficacement à la recherche des renseignements utilisés pour la réussite des opérations. Selon le lieutenant-colonel Léopold Emile Nlate Ebale chaque opération d’envergure est précédée de plusieurs semaines de préparatifs axés principalement sur les renseignements.


 


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