A l’occasion hier de son message de Pâques « Urbi et Orbi » à la ville de Rome et au monde entier, le Pape François  a souligné avec force pour s’en indigner de « la file toujours plus nombreuse de migrants et de réfugiés fuyant la guerre, la faim, la pauvreté et l’injustice qui ne doit pas être oubliée ». Selon le souverain pontife, « ces frères et sœurs rencontrent trop souvent en chemin la mort ou un refus de ceux qui pourraient leur offrir un accueil et de l’aide ». Réitérant ainsi un nouvel appel pressant aux responsables des pays développés, notamment européens à ne pas fermer leurs frontières. Déjà  le 25 mars dernier, à l’issue de la cérémonie du Vendredi saint, qui commémore chaque année la passion et la mort du Christ, le Saint Père, devant le Colisée de Rome a pris la défense des migrants et fustigé l’Europe, déplorant sa « conscience insensible et anesthésiée » et qualifiant la Méditerranée et la Mer Egée de « cimetière insatiable ».

La crise migratoire en Europe fait référence à l’augmentation du nombre de migrants et de réfugiés- via la Méditerranée et les Balkans- à cause notamment des guerres civiles en Libye et au Moyen-Orient. En 2015, des réfugiés venant de Turquie, de Grèce et du Liban se sont joints à ce mouvement. Ce qui a amplifié le phénomène et provoqué une crise à l’échelle européenne. Cette recrudescence a causé des divisions et des tensions diplomatiques importantes entre les pays d’Europe. Les termes employés pour qualifier les migrants sont multiples et dépendent des situations de chacun. Dans certains cas, il s’agit de demandeurs d’asile ou de réfugiés. Dans d’autres cas, de personnes qui cherchent de meilleures perspectives économiques. Comme les mots employés peuvent avoir des conséquences juridiques non-négligeables, l’utilisation des termes migrants et réfugiés fait l’objet d’un débat sémantique qui cache en réalité un débat politique. Ce n’est évidemment pas la posture du Pape François qui invite simplement les pays de l’Union européenne à accueillir dignement ces milliers de demandeurs d’asile ou migrant, surtout en cette année placée sous le signe de la miséricorde divine.