La pénurie semble générale dans le réseau du distributeur SCTM, qui aurait des difficultés financières.

Attachée au porte-bagages de la motocyclette, la bouteille orangée a déjà traversé plusieurs quartiers au point de changer d’arrondissement. Le propriétaire, assis sur la partie du siège réservée au passager, raconte tranquillement sa peine : « Je suis parti de Deido vers Bépanda-Missokè à la recherche d’un point de vente depuis hier (samedi, 26 mars 2016, ndlr)… J’ai traversé toute la zone de Bépanda, en vain. Je suis allé jusqu’à Logpom où on m’a indiqué qu’une station-service pouvait encore disposer de réserves SCTM…». Toujours rien.

En ce dimanche de Pâques, l’homme souffre de ne pouvoir faciliter les tâches ménagères à sa compagne faute de trouver un commerce qui lui vendrait une bouteille de 12 kilogrammes de gaz domestique. Il n’est pourtant pas seul à se plaindre. Voilà bientôt huit semaines que certaines consommatrices notamment, ont « senti la pénurie », comme dit Madeleine Domche, fière d’avoir prévu le manque. « Quand j’ai voulu renouveler ma provision et qu’il n’y avait plus de gaz dans les boutiques au quartier, j’ai pris des dispositions », raconte cette ménagère voisine de l’homme cherchant le butane à moto et qui espère trouver la précieuse denrée à une dernière adresse, après Ndokoti, vers Dakar, lui a-t-on dit.

Entre-temps, la carence s’est aggravée et cela ne semble pas servir de parcourir des dizaines de kilomètres pour acheter telle ou telle quantité de gaz vendu par SCTM. « La vérité est qu’il n’y a pas d’approvisionnement pour ceux qui ont ces bouteilles. Ça fait plus d’un mois que nous avons vendu la dernière bouteille », assure un vendeur dans un commerce du petit marché de Logpom. Bien plus, explique-t-il, des livreurs lui ont dit que l’affaire concerne des relations entre grands opérateurs. Tout devrait revenir à la normale, annonce-t-il. Justement, en octobre 2015, lors des traditionnelles réunions de concertations entre le ministre du Commerce et le groupement des professionnels du pétrole (GPP), les difficultés financières de la SCTM ont clairement été posées, comme cause des pénuries incessantes de la marque. La société a été présentée comme étant surendettée au niveau de la production. Raison pour laquelle elle peine à assurer la logistique, notamment la distribution et le recouvrement des emballages.