La solidarité est l’une des valeurs humaines dont le monde troublé dans lequel nous vivons actuellement a besoin pour faire face aux menaces croissantes auxquelles les Etats et les peuples sont confrontés. Péril planétaire comme le prouvent les attentats perpétrés aveuglément par des hordes d’illuminés, sans distinction de lieux ni de cibles, le terrorisme est l’une de ces menaces transnationales qui ne peut être vaincue que par la mise en commun des moyens, des renseignements, des stratégies et des efforts de combat. Dans la lutte pour l’éradication de la secte islamiste Boko Haram, les pays du bassin du lac Tchad suivent à cet égard la bonne voie. Avec l’appui de l’Union africaine et des grandes puissances, ils ont mis sur pied la Force Multinationale Mixte. Le Cameroun, qui fait partie de cette Force, défend fermement son territoire, grâce à l’engagement professionnel et patriotique des forces nationales de défense, détruisant des sanctuaires chez l’adversaire, infligeant de lourdes pertes à un ennemi essoufflé.
Solidarité dans le combat contre le terrorisme, mais aussi solidarité dans la gestion des graves conséquences qu’engendre ce péril planétaire. Il en est ainsi du drame des réfugiés dont les exactions de Boko Haram ont provoqué un afflux massif en provenance du Nigéria vers le Cameroun. Ces réfugiés nigérians, dans leur majorité, sont installés dans la région de l’Extrême-Nord. S’adressant à son homologue italien Sergio Mattarella le 17 mars dernier lors du dîner d’Etat offert en l’honneur de son hôte au palais de l’Unité, le président Paul Biya a rappelé avec force la position du Cameroun sur la problématique de l’accueil des réfugiés et le sens de l’hospitalité de notre pays et de ses populations. « Devant tant de personnes en détresse, a-t-il dit, notre devoir de solidarité humaine nous commande de ne jamais repousser ceux qui cherchent refuge, de les accueillir et de partager avec eux le peu dont nous disposons. » Aux réfugiés nigérians s’ajoutent, sur le territoire camerounais, ceux venus de Centrafrique qui ont fui la guerre civile dans leur pays. Au total, le Cameroun abrite plus de 350 000 réfugiés officiellement recensés.
Au regard des problèmes complexes que pose l’afflux des réfugiés, notamment le surpeuplement des camps, les besoins en nourriture, en santé, en eau potable, en assainissement, en éducation etc, le peu dont dispose le Cameroun, le peu qu’offrent les Camerounais, ne peuvent pas suffire. La solidarité des amis, la solidarité des donateurs quels qu’ils soient, sont utiles. C’est dans ce contexte que le ministre délégué au ministère des Relations extérieures, Dion Ngute, a apprécié le don humanitaire offert le 23 mars dernier pour les réfugiés installés dans l’Extrême-Nord par le gouvernement japonais représenté par son ambassadeur au Cameroun, Kunio Okamura, en présence du coordinateur-résident du système des Nations unies au Cameroun, Najat Rochdi. De nombreux autres pays amis et organisations internationales se sont déjà manifestés dans le même sens, répondant ainsi aux appels à la solidarité et au soutien des réfugiés accueillis au Cameroun, appels lancés par les autorités camerounaises et les responsables des problèmes humanitaires aux Nations-unies.
La guerre civile en RCA et les exactions perpétrées par la secte islamiste Boko Haram basée au Nigéria sont à l’origine du problème des réfugiés au Cameroun. L’espoir du retour de la paix en RCA, avec la récente élection d’un nouveau président d’une part, l’essoufflement et surtout l’éradication de la secte Boko Haram sont des solutions pour arrêter le flux et favoriser le retour des réfugiés dans leurs pays. Dans toutes les étapes, l’appui et la solidarité internationaux sont nécessaires.
