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Dossier de la Rédaction

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Maintenir la veille

C’est de plus en plus évident. Pris entre plusieurs feux nourris, les combattants de Boko Haram montrent des signes d’affaiblissement. L’entée en scène il y a plusieurs mois de la Force multinationale mixte est venue comme pour leur asséner le coup fatal. Les terroristes, visiblement dispersés, mènent désormais des opérations sporadiques et non-coordonnées. Au Cameroun, par exemple, la réduction du nombre d’attaques-kamikazes est un indicateur qui ne trompe pas. Depuis les deux récentes expéditions punitives de Ngoshe et de Kumshe au cours desquelles ces bases-arrières des djihadistes ont été détruites, les accrochages sont devenus rares, rapporte un reporter de CT revenu du front la semaine dernière. Le lieutenant-colonel Léopold Emile Nlate, chef du bureau des opérations au poste de commandement du premier BIR (Bataillon d’intervention rapide), fait observer à ce propos qu’« avant, il y avait une attaque-kamikaze tous les deux ou trois jours. Mais, depuis les dernières opérations de Ngoshe et Kumshe, on va déjà à trois semaines sans attaque-kamikaze ».

Faut-il alors, sur le plan opérationnel, considérer que c’est le début de la fin pour Boko Haram ? Sans doute pas. Car l’essoufflement des adeptes de la secte terroriste n’est pas une raison suffisante pour baisser la garde et ensuite lever le camp. En effet, les spécialistes de la polémologie le savent: pendant la guerre, lorsque l’ennemi agonise, il faut l’achever, sans état d’âme. Sinon, dans un baroud d’honneur, il peut puiser au plus profond de lui-même l’énergie nécessaire pour revenir à la charge. Le fanatisme, la cruauté et la détermination dont a fait preuve jusqu’ici Boko Haram incitent plutôt à la prudence dans l’appréciation. Ensuite, la capacité du mouvement terroriste à innover en changeant son mode opératoire devrait attirer l’attention sur le fait qu’il est possible qu’au moment où on pense que Boko Haram pousse son dernier soupir, que la secte soit en train de se réorganiser dans le Nord-Est du Nigeria, son fief traditionnel, pour rebondir sous une autre forme. En tout cas, aucune hypothèse n’est à exclure. Il vaut mieux maintenir la veille et considérer que la guerre est loin d’être terminée. Les chefs d’état-major des armées du Cameroun, du Nigeria, du Tchad, du Niger et du Bénin, qui se réunissent à Yaoundé ce jour, ne devraient pas ignorer le fait que Boko Haram est comme un cancer aux multiples métastases. L’embuscade meurtrière tendue pas plus tard qu’avant-hier à une patrouille militaire du Niger, à 20 km de la ville de Diffa, capitale régionale du Sud-Est de ce pays, vient rappeler que le pouvoir de nuisance des terroristes existe toujours. Bien plus, l’idéologie djihadiste, profondément ancrée dans certaines communautés complices des pays de la ligne de front, ne disparaîtra point du jour au lendemain. C’est dire que Boko Haram, tel un phœnix, pourrait renaître de ses cendres. Alors, vigilance !


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