La situation de bras-de-fer entre la Fédération camerounaise de football (FECAFOOT) et la Ligue de football professionnel du Cameroun (LFPC) pourrait sembler banale à certains. Une dispute passagère entre parents qui finira bien par se tasser. Pourtant, il y a lieu, si ce n’est de s’alarmer, mais au moins de s’interroger sur l’impact d’une telle situation sur le football national. Mine de rien, on semble se diriger vers une autre situation de blocage dont n’a pas besoin la FECAFOOT en ce moment. D’autant que le linge sale se lave visiblement sur la place publique. La Fédération a décidé d’annuler les statuts de la LFPC adoptés par le Comité de normalisation en son temps et qui permettaient au président actuel, qui jouit d’un statut provisoire, de se présenter aux prochaines élections. Ce qui n’était pas possible dans les textes précédents. Les élections, elles, étaient prévues en ce mois d’avril.
La Ligue a saisi la chambre de conciliation et d’arbitrage du CNOSC pour contester cette décision. De quoi rappeler une époque pas si lointaine où la Chambre était sur le devant de la scène. Autant, on peut comprendre une telle démarche de la part de la Ligue, autant on peut s’interroger sur les rapports qui doivent exister entre les deux entités. Si l’on s’en tient aux textes, la Ligue reste un appendice de la Fédération. Dans les dispositions générales des statuts de la LFPC, par exemple, il est précisé qu’elle bénéfice d’une autonomie administrative, financière et sportive, « dans les limites de la délégation à elle accordée par la FECAFOOT ». Dans les statuts de la FIFA, l’article 18, alinéa 1, précise que « les ligues ou autres groupements de clubs affiliés à un membre de la FIFA sont subordonnés à celui-ci et doivent être reconnus par lui». En gros, la Ligue pourrait difficilement survivre en dehors de la Fédération. Ce qui pose de fait un souci en cas de conflit entre les parties. Il ne s’agit pourtant pas là de la première passe d’armes entre la Ligue et la Fédération puisqu’elles se sont souvent opposées ces derniers mois. Le cas d’As Belabo, exclu de la Ligue 2 par la LFPC alors qu’elle avait été maintenue par la commission de recours de la FECAFOOT, est un exemple.
Connaissant les personnalités de personnes engagées de part et d’autre, peut craindre un blocage aux conséquences désastreuses. Avec une menace claire qui plane sur le championnat national de football. Dans tous les cas, les prochaines semaines vont être déterminantes et il n’y a plus qu’à espérer que chaque partie mette de l’eau dans son vin pour l’intérêt du football avant toute autre considération.
