L’arrestation du leader du groupe islamiste Ansaru, Usman Umar Abubakar, plus connu sous l’appellation Khalid al-Barnawi, vendredi dernier à Lokoja au centre du pays, marque un tournant décisif dans la lutte du gouvernement de la République fédérale du Nigeria contre le terrorisme. Cette avancée est si importante que les autorités compétentes ont procédé à toutes les vérifications nécessaires pour que le porte-parole de l’armée nigériane, Rabe Abubakar, confirme, 48 heures plus tard, l’incarcération du redoutable jihadiste.
Pour mesurer la capacité de nuisance de ce criminel, il suffit de relever qu’il est le responsable de la branche dissidente de Boko Haram ayant caressé le rêve diabolique de réinstaurer le califat de Sokoto naguère établi au XIXe siècle. Dénommée Ansaru, cette branche dissidente de Boko Haram est liée à Al Qaïda au Maghreb islamique(AQMI) et se distingue par des attaques ciblées et des enlèvements spectaculaires. Bien qu’officiellement séparé de Boko Haram depuis 2012, Khalid al-Barnawi continuait pourtant d’entretenir des relations étroites avec Abubakar Shekau, dirigeant de Boko Haram. On comprend donc aisément pourquoi le chef d’Ansaru figurait en tête de liste des terroristes recherchés par le gouvernement fédéral. Au même titre que son compagnon des basses besognes.
La mise aux arrêts de Khalid al-Barnawi est aussi le symbole de la relance de la lutte contre le terrorisme. Cette relance s’est notamment traduite par la reconquête d’importants pans du territoire national. Toutes les zones qui étaient placées sous la domination terroriste dans les Etats de l’Adamawa, de Borno et de Yobe, au nord du pays, sont de nouveau sous le contrôle républicain. Dans les dites zones, les déplacés reviennent chez eux. Dès son accession à la tête de la République fédérale l’année dernière, Muhammadu Buhari a réorganisé les forces armées nigérianes en les repositionnant pour qu’elles puissent affronter efficacement les terroristes. De même, soucieux de sauvegarder la souveraineté nationale, le président nigérian a mis à disposition des moyens logistiques et financiers pour débarrasser la nation de la terreur des groupes islamistes et lui donner l’occasion de renouer avec son rôle de pays stabilisateur dans la région ouest-africaine. Lui qui, en juillet 2014, a échappé à une attaque terroriste sur un convoi où il se trouvait et s’est juré d’éradiquer le terrorisme. Encore faut-il maintenir la pression sur ces assassins qui se nourrissent également des tensions sociales et ethniques ainsi que du désordre entretenu au sud de la Libye par la prolifération des groupes jihadistes. De sorte qu’après avoir remporté la guerre contre les terroristes, la paix soit effective.