Conclure, à partir des événements malheureux récents survenus dans certains hôpitaux publics, que ceux-ci ne sont que des mouroirs n’est pas juste. Tant cette affirmation, qui relève du raisonnement par induction, est hâtive et fondée sur une observation plutôt parcellaire. Certes, au quotidien, des manquements existent. Des négligences aussi, pour diverses raisons. Mais, le tableau n’est pas aussi sombre que certains voudraient le dépeindre. Pour preuve, la presse a plusieurs fois été témoin, en 2015, du professionnalisme et du sens du devoir dont ont fait montre les équipes médicales mobilisées à chaque fois dans la région de l’Extrême-Nord pour prendre en charge, en urgence et en zone de conflit, les nombreuses victimes des attentats-suicides commis par Boko Haram.

D’ailleurs, le comportement exemplaire de ces équipes leur a valu les félicitations et les encouragements du chef de l’Etat à travers ses émissaires descendus sur le terrain à l’occasion de ces événements dramatiques. Fidèle à sa philosophie humaniste, le président Paul Biya déclarait déjà, dans son message à la nation, le 31 décembre 2015, qu’ « au cours de l’année 2016, nous sommes appelés à continuer de fructifier nos acquis pour moderniser notre pays et améliorer les conditions de vie de nos populations ». Avant d’ajouter : « Le souci qui m’anime demeure la promotion de la qualité de la vie dans notre société ».

C’est dans le même esprit qu’au lendemain des cas ayant défrayé la chronique à Douala et à Yaoundé, le ministre de la Santé publique, André Mama Fouda, a décidé il y a quelques jours de prendre le taureau par les cornes. Il a notamment prescrit des directives pour corriger les dérives décriées dans les formations sanitaires publiques (confère CT du 6 avril 2016). Ces instructions concernent les espaces d’accueil et d’orientation des usagers qui doivent être fonctionnels en veillant à la tenue et à la formation aux bonnes manières du personnel dédié ; les salles d’attente qui doivent être propres et disposer des bancs, des panneaux d’information et des lieux d’aisance à proximité ; le plan d’orientation des services et des panneaux indicatifs qui doivent être bien visibles. En ce qui concerne en particulier la prise en charge des patients, la présence du personnel soignant doit être permanente et obligatoire dans tous les services de la formation sanitaire. En cas d’urgence vitale, la prise en charge est immédiate et sans condition de payement préalable, a également instruit le ministre André Mama Fouda. Les médicaments et consommables médicaux de prise en charge des détresses vitales doivent à cet égard être disponibles et accessibles 24H/24 dans les services des urgences. Quant à la prise effective de la garde par le personnel paramédical, les médecins généralistes et spécialistes, elle est obligatoire, de jour comme de nuit et les jours non-ouvrables. On sait que pendant la garde, il y a risque de relâchement car l’attention peut naturellement baisser. C’est pourquoi le ministre a prescrit que l’équipe de garde soit placée sous la responsabilité d’un superviseur désigné par le directeur de la formation sanitaire et connu de tous. Les zones de garde doivent être aménagées et les commodités prises pour permettre l’effectivité des « gardes présentielles ». Dans la même logique, les listes des responsables et du personnel de garde doivent être largement diffusées dans tous les services. En outre, les déplacements d’un malade au sein de la formation sanitaire doit être encadrée par le personnel. Et en cas d’évacuation ou de transfert, les diligences sont de la responsabilité de l’hôpital de départ. La procédure d’évacuation ou de transfert doit se faire dans les conditions de sécurité médicale maximale, en collaboration avec l’hôpital d’accueil assortie d’une fiche de transfert. La mise en œuvre de