Le mandat d’Ali Bongo Ondimba expire en août prochain. Elu le 30 août 2009, le président gabonais va remettre son fauteuil en jeu dans le cadre d’une élection présidentielle, après sept années passées au palais du bord de mer de Libreville. Bien que la date officielle de ce scrutin ne soit pas encore fixée, la classe politique gabonaise dans son ensemble est déjà en effervescence dans cette perspective. A quatre mois du scrutin, le pays de Léon Mba vibre au rythme des grandes manœuvres.
Dans le camp de l’opposition, le mot d’ordre est clair : faire partir Ali Bongo Ondimba. On multiplie donc les stratégies pour mettre à exécution ce projet. Mais les adversaires du président sortant restent encore divisés par une guerre d’ego. Dans les rangs, presque tous veulent devenir président du Gabon. Les promesses d’une union sacrée semblent avoir volé en éclats. Selon toute vraisemblance, la désignation en janvier dernier de Jean Ping comme porte-étendard de l’opposition n’a pas fait l’unanimité. Le choix porté sur cet ancien ministre d’Omar Bongo Ondimba et ancien président de la Commission de l’Union africaine a plutôt éloigné les espoirs d’une candidature unique envisagée par le Front uni, une plateforme de l’opposition. Au fur et à mesure que l’on s’achemine vers août, la liste des prétendants à la magistrature suprême ne cesse de s’allonger, avant même l’ouverture des candidatures.
La dernière annonce en date est celle de Guy Nzouba Ndama, qui a décidé de démissionner du poste de président de l’Assemblée nationale, après 21 ans au perchoir, en compagnie de neuf autres députés, pour se présenter en indépendant.
Dans le camp présidentiel, toutes les stratégies sont mises à contribution pour assurer au président sortant un deuxième septennat. Le Parti démocratique gabonais (PDG) a déjà obtenu des ralliements d’une multitude de formations politiques et de syndicats qui entendent soutenir à échéance la candidature d’Ali Bongo Ondimba. Le président gabonais multiplie des moments de communion avec son peuple. Prenant de temps en temps congé de son bureau huppé du bord de mer, il est de plus en plus présent dans les différents chantiers qu’entreprend son gouvernement et ne manque pas l’occasion de descendre auprès des nécessiteux. Ce n’est cependant pas la grande sérénité autour de lui. Car, le PDG est secoué par une profonde crise interne marquée par une vague de démissions de ses cadres. Mais le président sortant est présenté comme favori d’autant plus que son parti bénéficie d’une bonne implantation à travers le pays.
