Lambert Eyene, président de la Commission de désignation des arbitres à la LFPC et Sg de l’Association camerounaise des arbitres de football (ACAF).
L’arbitrage, décrié par les acteurs en ce début de saison, se porte-t-il si mal ?
L’arbitrage a beaucoup évolué et la prestation des arbitres est satisfaisante. Les contestations arrivent souvent. Les supporters viennent au stade pour assister à la victoire de leur équipe. Lorsque ça se passe mal, il faut trouver un bouc émissaire. Et en général, c’est l’arbitre. C’est la même chose du côté des clubs. Mais pendant que les uns se plaignent de l’arbitrage, les autres sont satisfaits. L’arbitrage n’est pas fonction du résultat du match. Il consiste à veiller au respect strict des lois du jeu. L’arbitrage camerounais a beaucoup évolué tant au niveau africain que mondial. Nous avons un quatuor qui a officié la semaine dernière pour un match de Ligue africaine des champions des clubs. Lors de la dernière coupe du monde, deux arbitres camerounais figuraient dans un trio de réserve. Nous étions représentés en coupe du monde des clubs. Dans ces compétitions, les places sont chères. Par ailleurs, les arbitres camerounais sont de plus en plus jeunes. Nous en avons qui sont encore des collégiens. C’est bien car ça leur permet de gagner en maturité et en expérience.
Qu’est-ce qui est mis en œuvre pour les mettre à l’abri de la corruption des acteurs du football ?
D’abord, nous les conscientisons en les mettant devant leurs responsabilités. Certes, on ne peut pas mettre un être humain complètement à l’abri du besoin. Cependant, la Ligue fait des efforts pour que les émoluments des arbitres leur parviennent avant de se déplacer. C’est une évolution. Pour les matchs, les arbitres sont formés et choisis sur la base de la liste qui existe. Après, ils sont sélectionnés à partir d’un test. Après ce dernier, les arbitres sont désignés en fonction de l’envergure des matchs, des équipes en présence, des distances à parcourir, etc. Malheureusement, on est aussi parfois obligé de tenir compte de l’appartenance tribale, alors que nous ne devions nous baser que sur le critère de compétence.
Comment devient-on arbitre ?
On débute par la classe d’arbitre-stagiaire officiant en D3. Après au moins deux ans d’exercice, on passe en D2. Puis, les arbitres passent un test pour être recrutés en Ligue 2, d’où ils peuvent accéder en Ligue 1. Après deux années, les arbitres peuvent accéder au grade d’international. Il y a aussi des programmes de formation et de recyclage tout le long de la saison. La FIFA et la CAF assistent les associations dans ces programmes. Il y a des individus qui ont créé des écoles d’arbitres mais celles-ci n’ont pas de statuts officiels.
