Mai prochain devrait voir la route ouverte en grande partie à la circulation.
Si ça ne dépendait que de certains usagers de cette voie rapide qui s’ouvre chaque jour davantage à la circulation, on aurait « déjà inauguré Nelson Mandela », comme dit le vieux Félix Nganfang, moto-taximan. Le boulevard à l’est de Douala, qui permet de rentrer et de sortir de la ville des affaires en direction des régions du Centre et au-delà, a déjà fière allure. Comme le carrefour Mandela, bel ouvrage à l’image de l’icône sud-africaine. C’est un échangeur qui changera totalement la vie des automobilistes dans cette partie du réseau routier urbain naguère théâtre de cauchemardesques embouteillages. En mai, si tout se passe bien, il sera achevé et permettra à la route d’être globalement ouverte.
Par parties de plus en plus longues, la route a amélioré son tracé et ses équipements. Les balustrades vertes qui embellissent l’entrée du boulevard au pied de Bonanjo côtoient des lampadaires flambant neufs. Des dalles pour bacs à ordures jalonnent le parcours, là où cela se peut. Sur l’échangeur, des moulures de bambous typiques du littoral camerounais ornent les contreforts de l’édifice. Par leur noirceur, les dernières couches de bitume tranchent nettement avec les revêtements qui les précèdent. De longues bandes couleurs de jais encore vierges de toute utilisation. Séparations à la taille du besoin, des murets de béton réduisent au maximum les zigzags des motos-taxis qui se faufilaient jusqu’alors entre les automobiles et les espaces du chantier obligatoirement fermés. On n’en a pas besoin d’ailleurs, tant la route a avancé : 88 % de la tâche réalisés selon la dernière évaluation en février.
Et en fait, ça roule pour les utilisateurs. Aux heures creuses, à partir du carrefour Marché des Fleurs de Bonapriso, le bitume presque uniformément réformé permet aux automobilistes de tester les capacités de leurs machines à foncer un peu comme sur une autoroute. Ce devra être ainsi sur cet édifice plat, où sept voitures peuvent rouler côte à côte, jusqu’à la limite entre le Wouri et la Sanaga-Maritime, au pont sur la Dibamba, en passant par Ndogpassi. Sur le dernier morceau, il est également prévu d’améliorer l’existant comme au départ. Au grand bonheur des habitants de la cité des Billes, de Village, Mboko, Non-Glacé… et même au-delà vers Dakar.
Populaire et capitale pour la fluidité des échanges pour Douala et jusqu’aux marchés dans l’hinterland de la Cemac, la pénétrante orientale de la ville n’en est pas moins déjà sujette aux agressions habituelles contre ce type d’équipement : caniveaux remplis de déchets de toute nature, commerces qui débordent pratiquement sur la chaussée, garages et dépannages sauvages…