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Dossier de la Rédaction

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Théâtre: la fable tourne court

« La chèvre et le léopard », jouée le 13 avril dernier à l’Institut Goethe de Yaoundé, relève de ces récits à ne pas murmurer à l’oreille des enfants.


Le pari est énorme. Faire sa grande première devant un public curieux de décortiquer son jeu. La boule au ventre est là, plus grosse que jamais. Mais, il faut se lancer. Et Félicité Yvette Asseh Asseh l’a fait. La comédienne de 24 ans, diplômée de l’Université de Yaoundé en Arts du spectacle, est lauréate 2016 de la plateforme « Découverte » de l’Institut Goethe dans la catégorie Théâtre. Ce soir du 13 avril, sur les planches, elle n’est pas seulement comédienne. Elle porte la mise en scène. Une première là aussi. « La chèvre et le léopard » du Congolais Sylvain Bemba rajeunit grâce à son innocence. Le rôle qu’elle incarne, celui de Marie-Léo, n’a pourtant rien de prude. Pour donner la réplique à l’artiste de 24 ans, Ousmanou Sali, 38 ans, comédien rompu à la tâche. Un choix judicieux, car il a su recouvrir de sa touche le style de la pièce, relevant au passage le jeu de la comédienne en lumière.

Deux personnages seuls sur scène. Le monde  cesse de tourner pour l’homme et la belle de nuit. Cette rencontre n’est pas le fruit du hasard. Au contraire, elle résulte d’une préméditation longuement nourrie. Cette nuit, la mort a soif et demande d’être apaisée. Son aura enveloppe la pièce, elle est « L’homme en noir ». Qui des deux protagonistes emportera-t-elle ? Elle ne semble pas les gêner, au début… Dans une chambre, le client est en grande conversation avec celle qu’il paye pour passer du bon temps. Sur un ton souvent diplomatique, souvent violent, le dialogue se délie. On apprend des choses et d’autres. Monsieur est coureur de jupon et n’hésite pas à planter sa graine sans autre forme de procès. Sauf que cette fois, le fruit a mûri et demande réparation.

Dans « La chèvre et le léopard », il est question d’honneur et de vengeance. L’argent est le maître de ce monde où Marie-Léo a grandi en marginale, attendant avec désespoir un geste d’affection. Elle recherche la vérité sur ses origines pour se construire une identité et pardonner, peut-être, l’abandon et le passé baigné dans la misère. Au terme de la représentation, Félicité Yvette Asseh Asseh, comme les autres élus du programme « Découverte » au Goethe Institut a dû se soumettre à l’appréciation d’un public fourni en experts du théâtre. Au final, des progrès à faire dans la déclamation du texte, la présence scénique et d’autres aspects évoqués par les érudits. Si empruntées, ces pistes devraient raccourcir le chemin vers la reconnaissance pour la jeune comédienne et metteur en scène.

 

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