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Accélération de la croissance: un chantier majeur

Le 9 avril dernier à Yaoundé, lors de la réunion semestrielle des ministres des Finances de la Zone franc, la presse a appris qu’en 2015, le Cameroun est le seul pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) à avoir respecté les critères de convergence : solde budgétaire, taux d’inflation, non-accumulation des arriérés, encours de la dette par rapport au produit intérieur brut (PIB). Une performance réalisée dans un contexte défavorable, marqué notamment par deux vents contraires. A savoir, la baisse des cours des matières premières et en particulier du pétrole brut, et la guerre contre la secte terroriste Boko Haram qui induit des dépenses publiques supplémentaires en termes d’effort de guerre, puis, des perturbations de l’activité économique dans les zones attaquées. Dans cet environnement international difficile, le Cameroun a pu résister et tirer son épingle du jeu. On comprend dès lors pourquoi le chef de l’Etat, dans son message à la Nation le 31 décembre 2015, a magnifié cette capacité de résilience du Cameroun qui a maintenu ses prévisions de croissance à 6%, avec une inflation limitée à moins de 3% (2,8% en fait). Cette croissance a permis à l’économie camerounaise de générer, jusqu’en novembre 2015, 337 mille 660 emplois nouveaux contre 283 mille 443 en 2014.                                                                                        Toutefois, après avoir salué cet effort (la directrice générale du FMI, Christine Lagarde,  le fera également quelques jours plus tard lors de sa visite au Cameroun), le président de la République a ensuite déclaré qu’il est « conscient de ce que cette croissance ne suffit pas encore à transformer de façon significative le quotidien de nos populations à la base. Nous pouvons faire mieux. Nous devons faire mieux », a-t-il souligné. Avant d’indiquer que « les besoins sont…immenses et loin d’être tous comblés ». En un mot comme en mille, la route est encore longue. Il faut redoubler d’ardeur au travail pour relever les nombreux défis auxquels le Cameroun est confronté. C’est la condition sine qua non pour atteindre à l’horizon 2035 le statut de pays émergent. Pour y parvenir, il n’y a pas d’autres solutions que celle d’accélérer la croissance économique pour qu’elle soit rapidement plus forte, plus durable et plus inclusive (pro-pauvres). Classé pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure, richement doté en ressources naturelles (pétrole, gaz et  minerais solides, bois précieux, produits agricoles variés), le Cameroun doit absolument franchir le taux de croissance « magique » de 7% à partir duquel, de l’avis des experts, le niveau de pauvreté de masse commence véritablement à reculer. Pour accéder au statut de pays émergent, le Cameroun doit également porter le taux d’investissement actuel à au moins 25% du PIB, et cela, pendant plusieurs décennies.                                                                                                                                             Dans cette perspective, il faut encourager la mise en œuvre effective et dans les délais impartis du Plan d’urgence triennal lancé en décembre 2014 pour accélérer la croissance et améliorer les conditions de vie des populations. La mise en place des infrastructures dans divers domaines (énergie, routes, ports, etc.) doit aussi se poursuivre. Tout comme l’élan de réformes structurelles visant l’assainissement du climat des affaires encore contraignant aux yeux de nombreux investisseurs. Au total, le Document de stratégie pour la croissance et l’emploi qui sert de boussole doit être traduit dans les faits.

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