C’est le flair du gabelou qui a permis de détecter la marchandise illégale. Il est environ 17h30 ce 25 février 2016 quand l’équipe conduite par l’adjudant des douanes Adoumbo aperçoit un pousseur qui avait chargé dans son porte-tout cinq ballots qui s’apparentaient à ceux contenant la friperie. Ces produits étaient poussés avec aise sur ce terrain pourtant sablonneux et difficilement praticable en cette période de canicule.

Ce qui a attiré l’attention des douaniers, c’est que s’il s’agissait effectivement de la friperie, ces cinq ballots pèseraient environ une tonne et le porte-tout ne peut pas supporter ce poids. C’est ainsi qu’ils intiment au pousseur l’ordre de s’arrêter. Ce qui fut fait. A l’aide d’un couteau baïonnette, Abali, agent de l’Etat en service au bureau principal des douanes de Kousseri va éventrer un ballot et le pot aux roses est découvert. Profitant du cafouillage créé subitement par la foule, le pousseur prend la poudre d’escampette en abandonnant le pousse-pousse et son contenu, à savoir les 227,5 kg de cannabis.

Le produit, qui est aujourd’hui sécurisé a été déchargé par Adoumbo, adjudant des douanes, Djonribe, préposé des douanes et Abali, agent de l’Etat. Cette opération de saisie nous a permis de remarquer que les trafiquants de cannabis sont en train de changer de mode opératoire. Par le passé, ils dissimulaient ces produits dans des camions et même dans des cargaisons de produits vivriers.

Selon les supputations de Séraphin Bello, inspecteur principal des douanes et chef du bureau principal des douanes de Kousseri, ce cannabis proviendrait de la partie méridionale du Cameroun et devrait être commercialisé non seulement dans la ville de Kousseri et ses environs, mais aussi au Tchad voisin. Jean-Marie Wetondieu, le chef du secteur des douanes de l’Extrême-Nord a profité de l’opportunité de cette saisie pour inviter ses collaborateurs à plus de vigilance, le trafic du cannabis et autres stupéfiants étant encore une réalité dans cette région.