Mbonji Edjenguele et Pierre François Edongo Ntede passent en revue dans un ouvrage, le quotidien difficile à l’école de certains élèves camerounais.
C’est un terrain en friche que Mbonji Edjenguele et Pierre François Edongo Ntede ont visité en commettant l’ouvrage : « La violence scolaire au Cameroun. Anthropologie d’un fait quotidien ». Il s’agit pour les auteurs de mettre à nu ce phénomène récurrent dans nos établissements scolaires. Selon eux, les anthropologues semblent avoir mis entre parenthèses les questions d’éducation. C’est pour révéler de nombreux dysfonctionnements du système éducatif notamment celui de la violence, encore taboue, mais qui s’y enracine pourtant au quotidien.
Pour une meilleure incursion dans ce monde, les auteurs présentent dans cet ouvrage le contexte dans lequel baignent les infrastructures, les acteurs et les problèmes inhérents au fonctionnement de ce système, avec notamment la division par filières hiérarchisées et concurrentes. « Les lycées dans les grandes villes sont devenus les boucs émissaires permettant d’« expliquer » les déviances des jeunes issus des quartiers sensibles, comme si la lutte contre l’échec scolaire pouvait et devait se substituer à la lutte contre la précarité », peut-on lire. Selon les auteurs, les établissements d’enseignement secondaire publics semblent être de nos jours les déclencheurs des incivilités et de la violence. Ceci en raison du décalage observé entre l’instruction qui y est donnée et les valeurs morales qui n’y sont que rarement distillées, mais aussi à cause des possibilités réelles offertes sur le marché de l’emploi.
La violence dans les établissements scolaires se manifeste par le phénomène des « awacheurs » (ceux qui dépouillent les élèves de leurs fournitures scolaires) qui prend de l’ampleur au fil des ans, et par celui du racket, des intimidations voire des agressions contre le personnel administratif, etc. L’éducation laxiste dans les familles avec la démission parentale sont également la cause des comportements violents à l’école. Des causes souvent à l’origine de différentes formes de violences mis en exergue au Chapitre 3. Physique, verbale ou psychologique, la violence se diversifie. Les auteurs posent l’analyse de tous les facteurs et contextes dans lesquels se déroulent ces violences. Ainsi en sept chapitres, le phénomène est retourné dans tous les sens avec la proposition d’apporter les réponses souhaitées via une approche anthropologique. Le mérite de cette analyse critique des actes, des facteurs et du contexte de justification de la violence en 174 pages, est d’éveiller les consciences.
