L’Etat encourage l’installation, même s’il veille sur la sécurité et la qualité.
L’implantation d’une entreprise agro-alimentaire est la chose la moins compliquée dans le processus de création d’une entreprise. A en croire Martin Yankwa, inspecteur général au ministère des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique (Minmidt), l’implantation est régie par la Charte des investissements qui fait prévaloir une économie fondée sur le principe libéral au Cameroun. L’Etat y joue quatre rôles majeurs, explique l’inspecteur général. Il est l’incitateur, le facilitateur, le régulateur et le stratège. « Mais, il n’y a plus d’Etat providence. Il revient au secteur privé la mission de création de richesses », nuance-t-il.
Comme l’économie est libéralisée, il n y a pas de freins ou d’obstacles importants dans la création ou l’implantation des agro-industries. Il suffit d’avoir le minimum : le registre de commerce, les documents fiscaux, les statuts et de l’entreprise, etc. Cependant le Minmidt intervient par rapport à certains lois et décrets sur les établissements classés, précise encore Martin Yankwa. On classe en premier, les entreprises à gros risques (Le port, SCDP) ; les entreprises à risque moyen sont logées en deuxième classe et en troisième les entreprises comme les boulangeries, etc. Après le classement, des groupes techniques passent régulièrement pour l’inspection. On vérifie le respect de la gestion environnementale, des conditions garantissant les produits sains et la santé du personnel et l’application du business plan. Des textes et lois existent à ce sujet dont le respect est impératif. C’est le cas du decret fixant les modalités d’implantation et d’exploitation des établissements classés insalubres et incommodes. On peut aussi citer la loi du 05 août 1996 relative à la gestion de l’environnement qui indique que l’environnement est un patrimoine commun et qu’on ne saurait transiger sur sa protection et la gestion de ses ressources.
Le Minmidt y veille, même si le credo ici semble être : « s’implanter d’abord et inspecter après ». Tout l’enjeu réside dans la rigueur de l’inspection. Des dispositifs existent à l’Agence des Normes et de la qualité (Anor) qui permettent de vérifier la conformité et la qualité des produits fabriqués dans les agro-industries.
Du côté du ministère de Petites et Moyennes entreprises, de l’Economie sociale et de l’Artisanat, des facilités sont offertes pour permettre aux porteurs de projets de développer leurs unités de production. En février 2011 a été créé le Programme d’appui à création et au développement des PME de transformation et de conservation des produits locaux de consommation de masse. Les cellules régionales sont implantées dans toutes les délégations régionales de ce ministère. Son rôle ? Identifier les meilleurs porteurs de projets, les aider à s’installer. Les grands critères de choix sont basés sur la valeur ajoutée, le marché, le Business Plan. Des crédits de l’ordre de 40 millions par projet sont octroyés pour l’achat de l’outil de production, le renforcement des fonds de roulement et des subventions diverses, explique Elie Kamga, responsable du Suivi-évaluation de ce Programme.