Dans leur diversité, les populations camerounaises ne cessent de manifester leur solidarité vis-à-vis des réfugiés et des personnes déplacées victimes des conséquences des attaques et des exactions de la secte terroriste Boko Haram dans la région de l’Extrême-Nord. Il est tout aussi significatif que cet élan de générosité s’exprime à l’endroit des forces de défense camerounaises dont le professionnalisme et le patriotisme reconnus contribuent puissamment à maintenir saine et sauve l’intégrité du territoire national. La multiplicité et la diversité des dons ont d’ailleurs amené les plus hautes autorités camerounaises à instaurer une organisation particulière dans la gestion à travers la création d’un comité national dédié. En joignant leur geste à celui des Camerounais de tous horizons, de nombreux pays amis du Cameroun ainsi que des organisations internationales apportent aussi leur concours pour subvenir, autant que faire se peut, aux sollicitations les plus élémentaires des sinistrés.
Sans en faire une énumération exhaustive, quelques exemples récents illustrent cet élan de solidarité appréciable. Ainsi, l’association des chefs traditionnels du Cameroun vient de faire don d’une enveloppe d’une dizaine de millions Fcfa destinés à l’effort de guerre contre Boko Haram. De son côté, l’institution américaine USAID a offert 15 OOO tonnes de vivres en faveur des réfugiés et des personnes déplacées à cause de la guerre contre la secte terroriste Boko Haram.
Toutefois, pour les réfugiés comme pour les personnes déplacées, il est important de sortir de la précarité que constitue leur situation actuelle. L’objectif ultime, pour chacun d’eux, est de retrouver son pays, de rentrer dans son village et de vaquer à ses occupations. Pour cela, l’essoufflement de Boko Haram, sous les coups de boutoir des forces de défense camerounaises et de la Force multinationale mixte inclinant une tendance à la baisse de l’insécurité, suscite des espoirs voire des déclarations propices au retour à la terre natale. C’est dans ce sens qu’il y a quelques semaines, le ministre nigérian de l’Intérieur, Abdulrhaman Bello Bandazau, en visite de travail au Cameroun, s’exprimait devant ses compatriotes du camp de Minawao dans la région de l’Extrême-Nord. Sur le principe du rapatriement des Nigérians de ce camp qui en compte 52 000, le ministre nigérian est d’ailleurs en accord avec le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Réné Emmanuel Sadi.
S’agissant des personnes déplacées et de la préparation de leur retour dans leurs villages, l’appui de près de deux milliards de Fcfa décidé par le président de la République, trouve dans ce contexte son sens particulier. Il a, selon les mots du ministre de l’Agriculture et du Développement rural, trouvé « sa portée pratique ». Car l’appui remis au nom du président Paul Biya par le ministre Henri Eyebe Ayissi comprend certes des denrées alimentaires et d’autres produits de première nécessité. Mais aussi et surtout, ce soutien compte des aliments pour le bétail, des produits vétérinaires ainsi que des matériels et équipements agricoles. Grâce à ces dons, les déplacés peuvent d’ores et déjà préparer leur retour au village, afin de reprendre leurs activités le moment venu, de se prendre en charge, d’apporter ainsi leur contribution au développement du Cameroun et partant de garder leur dignité.
