Le Cameroun entend lever 8 464 milliards de FCFA pour réaliser plus de 1700 km de linéaire en vue de valoriser ses nouveaux projets industriels et miniers en vue de son émergence.
Mbalam-Kribi, Edéa-Kribi, Douala-Limbe et Ngaoundéré-Douala. Ce sont les nouveaux tronçons ferroviaires que le Cameroun entend, à court terme, réaliser pour densifier son réseau actuel de chemin de fer. Au total, ce sont 1 719,6 km de linéaire à construire pour un coût d’environ 8 464 milliards de FCFA. L’ambition du Cameroun à travers la phase 1 de ce nouveau plan directeur ferroviaire est de rentabiliser ses projets industriels et miniers en cours de réalisation et à travers lesquels il compte accélérer sa croissance économique afin de pouvoir accéder au statut de pays émergent à l'horizon 2035. La rentabilité économique de ces nouvelles lignes ferroviaires consiste à relier les principaux ports aux zones minières du pays pour faire émerger l’industrie camerounaise. Le gouvernement envisage ainsi de tirer meilleur profit des projets en cours d’extraction du fer de Mbalam à l’Est, de la bauxite de Minim-Martap et les dépôts de minerais de Ngaoundal dans l’Adamaoua ou d’alumine d’Edéa. Le tracé Mbalam (Est)-Kribi permet de transporter le fer qui sera extrait de Mbalam pour le nouveau port en eau profonde de Kribi. En ce qui concerne le tronçon Edéa-Kribi, il s’agira d’écouler le minerai d’alumine extrait à partir d’Edea sur le marché international via le port en eau profonde de Kribi. Quant au linéaire Douala-Limbe, le Cameroun entend élargir l’accès du pays à la mer entre la métropole économique et la ville balnéaire qui abrite les installations de la Société nationale de raffinage (Sonara) et attend la construction d'un yard pétrolier. S’agissant de la ligne Ngaoundere-Douala, principale voie de communication entre le Nord et le Sud du Cameroun, elle est appelée à se moderniser pour être arrimée aux stands internationaux de l’heure. Il s’agit à travers ce programme de doter les nouvelles voies ferroviaires du pays avec un rail de 50 kg et un écartement de 1,435 mm. Selon les experts du Minepat, ces caractéristiques faciliteront l'acquisition des équipements mobiles (locomotives, wagons) et un système de signalisation adapté au réseau de fibre optique (télésignalisation). Dans ce nouveau plan directeur ferroviaire, la minutie a été le principe. Le gouvernement a opté pour une voie double. Les trains voyageurs vont circuler à une vitesse comprise entre 170 et 150 km/h alors que les trains marchandises auront une vitesse maximale de 90 km/h.
Les études de faisabilité sont bouclées et les nouveaux chantiers ferroviaires n’attendent que les financements pour le démarrage des travaux. Dans le business plan, plusieurs schémas sont prévus. Le gouvernement entend explorer les pistes du partenariat public-privé, relancer l’emprunt obligataire et surtout expérimenter le Build Operate Transfer (BOT). Dans ce dernier cas de figure, il s’agira, comme dans un contrat de concession, de confier au privé, la réalisation et l’exploitation des installations pour une durée donnée.
Sur le plan social, ces nouveaux projets ferroviaires prioritaires vont générer 348 300 emplois dont 31 900 directs et 316 400 indirects. Ces emplois concernent tous les secteurs de l’économie, de l’encadrement technique aux agents d’exécution.