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Immobilier: une grosse demande à combler

L’accès de tous à un logement décent est l’un des défis majeurs qui interpellent la communauté internationale. Le problème de l’habitat qui se pose à l’échelle mondiale est ressenti avec plus d’acuité dans les pays en développement, à l’instar  du Cameroun où le taux d’urbanisation se situe à 52 % selon l’Institut national de la Statistique. Du fait notamment de l’exode rural et du fort taux d’accroissement de la population. Une situation qu’est venue aggraver la récession économique traversée par le pays du milieu des années 1980 au début des années 1990. Pendant cette période, la pénurie en logements s’est accentuée, atteignant un pic déficitaire de 1,5 million d’unités en 2013. Au regard des investissements massifs que nécessitera l’atténuation de ce gap, et des retombées économiques, financières et sociales attendues, le secteur de l’immobilier où la demande est sans cesse croissante, apparaît comme un filon porteur pour les investisseurs tant nationaux qu’étrangers.

Le déficit de l’offre en logements n’est pas l’apanage des métropoles. La trentaine de villes du pays dont la population est comprise entre 50 000 et 200 000 habitants est tout aussi concernée. Ici, la pénurie ne concerne pas seulement les logements. Les besoins en bâtiments administratifs et autres équipements sociaux sont nombreux et urgents.

Conscients des enjeux et défis à relever, le président de la République, Paul Biya, a fait de la question du logement l’une des priorités du septennat des Grandes Réalisations en cours. En témoigne la création le 9 décembre 2011 du ministère de l’Habitat et du Développement urbain. L’un des buts recherchés : « augmenter l’offre en logements décents pour le plus grand nombre ; notamment les couches les plus défavorisées, afin de contribuer de manière sensible à l’amélioration du cadre de vie des populations en général et des citadins en particulier ».

Bien que fortement impliqués dans la recherche des solutions à la question de l’habitat, les pouvoirs publics ne peuvent à eux seuls répondre à la demande forte et croissante en logements. Aussi, ont-ils mis en place des mesures incitatives en faveur des investissements privés dans le domaine de l’habitat social. Il s’agit notamment de : la mise à la disposition, dans les grands centres urbains, des terrains pour des investisseurs ; la prise en charge par l’Etat des infrastructures d’approche ; des allègements fiscaux pour des projets structurants d’une certaine taille (3000 logements au moins) et pour les acquéreurs.

D’autres actions sont envisagées et permettront de renforcer l’attractivité du secteur de l’habitat. Il s’agit notamment de : la mise en œuvre de la 2e phase du Programme participatif d’amélioration des bidonvilles dans les villes-pilotes de Yaoundé,  Bamenda et Kribi, et la mise sur pied d’une véritable stratégie d’amélioration des bidonvilles qui débouchera sur les opérations de restructuration/rénovation des tissus anciens et leur remplacement par des opérations immobilières de bas, moyen et haut standing; la création et l’aménagement de villes nouvelles ; Sawa Beach, Dibamba Beach, Down Beach et Limbe, la ville nouvelle de Kribi, etc. ; la mise en œuvre du projet de valorisation touristique et économique du lac municipal de Yaoundé, et d’aménagement de la vallée de la Mingoua.

Au plan fiscal, le secteur de l’habitat est porteur à plus d’un titre. Il y a lieu de signaler l’existence d’une banque nationale de l’habitat, en l’occurrence, le Crédit Foncier du Cameroun (CFC) qui mobilise des financements au profit des investisseurs mais aussi en faveur des acquéreurs de logements. De plus, dans le cadre des arrangements juridiques avec l’Etat (MINFI et MINEPAT), le CFC joue également le rôle de garantie et de sécurisation des financements extérieurs, voire nationaux, notamment dans le cadre de la syndication de banques locales, dont l’intérêt pour ce sous-secteur va crescendo.

Par ailleurs, l’Etat s’est engagé dans la mise en place d’un fonds spécial dédié au financement de l’habitat social, comme c’est le cas dans de nombreux pays africains (Maroc, Tunisie, Sénégal, Mali). Ce fonds permettra non seulement de réaliser des investissements dans les domaines foncier et immobilier, mais servira également de garantie aux investisseurs extérieurs, ainsi qu’aux acquéreurs, à travers des mécanismes hypothécaires appropriés.

D’autre part, le gouvernement s’est résolument engagé dans l’opérationnalisation des mesures d’allègement fiscal et douanier prévues par les textes en vigueur. Ce qui permettra entre autres, des baisses ou des exonérations fiscales dans le cadre de l’achat des matériaux locaux de construction ; des facilitations douanières dans le cadre de l’importation des matériels, équipements et matériaux.

 

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