Samedi dernier, plusieurs milliers de personnes ont marché à Nouakchott.
La Mauritanie est entrée dans une nouvelle phase de turbulences politiques. Samedi dernier, l’opposition est descendue dans les rues à Nouakchott, la capitale pour dire « non » au projet de révision constitutionnelle annoncé le 3 mai dernier par le président Mohamed Ould Abdel Aziz. Lors d'une réunion publique à Néma (Sud-Est), le président mauritanien avait annoncé la tenue imminente, sans en préciser la date d’un référendum constitutionnel. Celui-ci devait porter sur la suppression du Sénat, et son remplacement par des « Conseils régionaux » élus. Par ailleurs, Mohamed Ould Abdel Aziz a invité à un dialogue politique avant ce référendum.
La manifestation de samedi dernier est la première réponse de l’opposition aux annonces du numéro un mauritanien. Elle prête au chef de l’Etat, au-delà de la suppression du Sénat, l’intention de vouloir faire sauter le verrou de la limitation du nombre de mandats présidentiels pour se maintenir au pouvoir. Arrivé au pouvoir par un coup d'Etat en 2008, l’ancien général Mohamed Ould Abdel Aziz a été élu en 2009, puis réélu en juin 2014 pour un second mandat de cinq ans. Pour Saleh Ould Hannena, président du Forum national pour la démocratie et l'unité (FNDU), qui rassemble 10 partis d'opposition, les intentions du président Ould Abdel Aziz sont claires « (…) le chef de l'Etat veut, dans cet agenda unilatéral, toucher aux mandats qui sont limités à deux, alors qu’il est en train de terminer son dernier mandat », a-t-il déclaré à la presse. Le chef de l'Etat Mohamed Ould Abdel Aziz a donné à l'opposition trois semaines pour participer à un éventuel dialogue. Mais pour les opposants, il n’est pas question d’aller à un dialogue dans les conditions actuelles.