L’exploration est achevée. Les études de faisabilité et d’impact environnemental bouclées. Les réserves exploitables sont connues. Reste à trouver un partenaire technico-financier.
« …Il y a Cameroon Alumina Limited (CAL), avec la Bauxite de Minim-Martap et de Ngaoundal qui montre malheureusement moins d’ardeur ces temps-ci. On pense justement qu’il faut lancer un appel d’offres pour trouver un partenaire technico-financier véritablement approprié » Ces propos datent de juin 2015. L’auteur, Jean Kisito Mvogo, directeur des mines au ministère des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique (MINIMDT), dans une interview accordée à CT, parle du projet d’exploitation de la bauxite de Minim-Martap et de Ngaoundal, dans la catégorie des projets miniers proches de la phase d’exploitation.
La bauxite est un minerai rouge riche en alumine qui est, par la suite, transformée en aluminium pour servir à la fabrication des avions, des wagons de train, des voitures, des matériaux de construction, etc. Au Cameroun, des gisements ont été identifiés dans la région de l’Adamaoua, notamment dans les localités de Minim-Martap et de Ngaoundal. On retrouve également la roche dans les localités de Fongo-Tongo et de Koutaba à l’Ouest.
Jusqu’ici, l’accent a été mis sur le gisement de Minim-Martap évalué à 1,116 milliard de tonnes de bauxite. Et celui de Ngaoundal estimé à 120 millions de tonnes. En 2009, deux permis de recherche ont été attribués à CAL. Les études de faisabilité et d’impact environnemental sont bouclées. Un plan de développement minier a été établi. Les travaux d’exploration menés par CAL ont révélé que 458 millions de tonnes de bauxite étaient exploitables. A cela, il faudrait ajouter, des réserves additionnelles de 100 à 200 millions de tonnes qui pourraient également être définies, selon CAL.
Le projet d’exploitation de la bauxite de Minim-Martap et de Ngaoundal, reste ouvert aux investisseurs privés. Après une période de désaccord avec l’Etat autour du financement et du développement des infrastructures, CAL avait consenti à prendre en charge les coûts de réalisation des études de faisabilité bancables dans la perspective de la recherche du financement.
C’est que, l’aboutissement du projet est en partie conditionné par l’existence d’une ligne de chemin de fer pour le transport des minerais vers la mer. Notamment, la construction de 140 Km de rail sur la bretelle Makondo-Kribi dont le coût est évaluée à 135 milliards de F. Et la réhabilitation du chemin de fer Douala-Ngaoundéré (15 milliards de F). On note que ces itinéraires font partie des tronçons à réaliser sur le court terme dans le cadre du Plan directeur ferroviaire national. Des infrastructures dont la réalisation pourraient tout aussi intéresser des investisseurs. Il faudra aussi construire une unité de transformation locale de bauxite en alumine. Le montant total du projet est évalué à 4,1 milliards de dollars, soit environ 2150 milliards de F. Il ne tient pas compte des infrastructures connexes.