UMS champion de la phase aller de Ligue 1. Voilà une nouvelle qui a surpris tous les parieurs qui n’auraient certainement pas misé un kopeck sur l’équipe de Loum. Le tenant de la coupe du Cameroun n’a pas vraiment bonne presse question gestion de ses ressources humaines, avec déjà trois entraîneurs sur le banc en dix journées de championnat. Pourtant, le club du fantasque Pierre Kwemo a tenu bon à l’issue de la 17e journée du championnat national, disputée le week-end dernier. Contre vents et marée, l’équipe a terminé en tête du classement, avec certes, une infime avance sur ses poursuivants. Mais ça ne gâche rien à cette première partie d’UMS qui a damé le pion à Union ou encore à New stars. Avec neuf victoires, pour quatre nuls et quatre défaites, l’équipe d’Adolphe Ekeh s’en tire avec des statistiques honorables. Surtout que c’est la meilleure défense avec seulement huit buts encaissés. Si on peut également apprécier le comportement d’Unisport du Haut-Nkam ou d’un Canon qui se tient pour le moment éloigné de la zone de relégation malgré des résultats en chute, on peut déplorer la situation de quelques récents promus. Lion blessé, Botafogo, Apejes et Cosmos, admis en Ligue 1 depuis 2014 pour les plus anciens, ont de la peine à confirmer après avoir vécu une saison 2015 de qualité pour certains. Mais la gestion administrative, le mental, la qualité technique ou les moyens font visiblement défaut, cette fois, et il va falloir un miracle pour renverser la vapeur lors de la phase retour.
Une phase retour qui va être décisive également pour Coton Sport de Garoua. Le champion en titre n’est certes pas décroché en tête mais il doit cravacher pour rester au contact. Sur le terrain, les Cotonniers semblent avoir perdu de leur superbe et sont rentrés dans les rangs. On peut supposer que les restrictions financières que subit le club depuis quelques années, et encore plus cette saison, ne sont pas étrangères à cette situation. Dans tous les cas, cette première partie de la saison a été haletante, animée et riche en émotions. D’autant que sur le plan organisationnel, la Ligue de football professionnel du Cameroun (LFPC) a plus ou moins assuré. La délocalisation des matchs du côté de Mfou et Mbalmayo se passe plutôt bien, avec des stades souvent pleins, malgré les aires de jeu adaptées. De plus, le calendrier tient la cadence jusqu’à présent. Le public aura également pu découvrir certains talents comme William Tchuameni (Unisport), Raymond Fosso (Apejes), Platini Kaham (Lion blessé), Moise Pouaty (Union de Douala) ou encore William Namedji (UMS).
Mais à côté de ces motifs de satisfaction, on ne peut occulter des problèmes devenus presque banals en championnat. La LFPC, dépendante des subventions, autant que les clubs, est déjà à bout de souffle financièrement et il faut désormais compter sur la bonne volonté de l’Etat et de la Fédération camerounaise de football. Les mouvements sur les bancs de touche n’ont pas non plus été de nature à rassurer avec une dizaine de coachs remerciés en 17 journées. Tout comme l’arbitrage qui continue d’être décrié. Malgré cela, on peut gager que le 29 mai, au moment du retour de la trêve, les débats seront tout aussi animés. Pour le plus grand plaisir des amateurs qui vont certainement avoir des surprises au soir de la saison 2016.