Douala accueille des délégués de plusieurs pays préoccupés par les finances et équipements basiques urbains.

C’était la première fois que la réunion, tenue ce 10 mai 2016, rassemblait les parties intéressées par les sujets inscrits sur son agenda : les finances locales, les services essentiels de villes africaines. Pour autant, c’est avec un arrière-plan commun que les ministres et cadres de divers horizons qui se sont retrouvés à Douala avec le concours de l’Association internationale des maires francophones (Aimf) et de l’Union européenne (Ue), discuteront jusqu’à ce jeudi de ces questions qui constituent leurs préoccupations quotidiennes. Dès lors que pour la plupart, ils sont chargés directement ou indirectement de répondre aux aspirations de leurs collectivités éparpillées à travers le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Togo et le Cameroun.

Le ministre délégué auprès du ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation en charge de la Décentralisation, Jules Doret Ndongo, a estimé qu’il s’agit d’un travail additionnel bienvenu. Les groupes de suggestion et de discussion comme celui qui se réunit à Douala sont susceptibles, ajoutera-t-il, de proposer des idées qui enrichiront les politiques publiques de manière à les rendre plus efficientes. Surtout quand elles s’appuient sur des expériences de terrain pour répondre aux besoins en eau, électricité, mobilité, assainissement, santé qui proviennent de nos villes.

Demandes d’autant plus pressantes que l’urbanité est une réalité africaine fulgurante, croissante comme jamais l’histoire de l’humanité n’a pu l’expérimenter, soulignera le secrétaire permanent de l’Aimf, Pierre Baillet en se référant à quelques statistiques de la population urbaine : 81% au Gabon, 65% au Congo, 56% au Cameroun… Dans le même temps, les ressources locales ne permettent pas de faire face aux légitimes besoins des citadins, les collectivités ignorent parfois jusqu’à leur potentiel fiscal et ne disposent pas de moyens de garantir d’éventuels emprunts, précisera Souleymane Koné, premier contrôleur de l’Assemblée des régions et districts de Côte d’Ivoire. Hôte intéressé par cette rencontre prospective, le délégué du gouvernement auprès de la Cud, Fritz Ntonè Ntonè, a donc pu légitimement espérer que la réunion permette de faire entendre la voix des villes africaines.