Les opérations de désinfection entamées, il y a deux jours, pourraient s’étendre sur une période de trois mois, pour barrer la route à toute propagation.
Impossible d’accéder au complexe avicole de Mvog-Betsi ce jeudi matin. La triste nouvelle a fait le tour du pays et beaucoup veulent savoir ce qui s’y fait. Mais sur place, ce n’est qu’à travers le grillage que l’on aperçoit quelques véhicules garés. Les responsables doivent être à l’intérieur, mais les vigiles sont formels : « Nous avons reçu des instructions. Personne ne doit entrer ». Les employés venant de l’intérieur sont « désinfectés », avant de gagner la sortie. Une dame avec de la nourriture à vendre sur la tête, est également refoulée. Ses supplications n’y feront rien. Le complexe est interdit d’accès.
C’est à l’annexe du ministère de l’Elevage, des Pêches et des Industries animales (MINEPIA) situé à des pas avant le complexe avicole que certains responsables y sont surpris en réunion. C’est bien au sujet de la grippe aviaire. Mais les médias ne sont pas conviés. Un des participants glisse sous anonymat que l’incinération de la volaille se poursuit. Par conséquent, le site ne peut être ouvert au public. Obligé de le croire sur parole. Et ce n’est pas tout. Au-delà de l’incinération indiquée par cette source, c’est la désinfection de l’ensemble du complexe qui est en cours, ajoute un responsable au MINEPIA. « Nous sommes en train de prendre toutes les mesures pour que le virus soit neutralisé. On a tué les poulets, ils ont été incinérés. Les poussins, les planches, la litière, bref tout ce qui a été utilisé dans la ferme sera également brûlé», explique notre informateur. L’on apprend que ce type d’opération dure généralement un trimestre pour s’assurer que le site a été totalement désinfecté. La relance de l’élevage interviendra après plusieurs tests.
Le dimanche 22 mai dernier, le réseau d’épidemio-surveillance du MINEPIA a constaté de fortes mortalités des volailles au sein du complexe avicole de Mvog-Betsi, à Yaoundé. Plus de 15 000 volailles ont été retrouvées mortes sur un effectif de 33000. Depuis lors, le gouvernement est en branle et a pris plusieurs mesures conservatoires : l’abattage du reste du cheptel. L’incinération et l’enfouissement de toutes les carcasses conformément à la réglementation en vigueur. L’observation obligatoire de la restriction des mouvements des animaux domestiques sensibles et des hommes dans la zone circonscrite. La soumission du site d’élevage aux visites quotidiennes des services vétérinaires et des personnels de santé, entre autres. En dehors du seul foyer identifié à Mvog-Betsi, la situation est sous contrôle dans tout le pays. Il invite les aviculteurs du pays à signaler tout décès suspect d’une volaille dans leur ferme. Ainsi, la mobilisation interministérielle, impulsée par le Premier ministre, chef du gouvernement, pourra porter des fruits aux côtés du réseau d’épidémio-surveillance du ministère de l’Elevage en action sur le triangle national.