Les choses bougent au pays de Senghor. Et ce dans la bonne voie. Deux mois après la victoire du « oui » au référendum, le président Macky Sall a lancé samedi dernier un dialogue national. Société civile, leaders religieux, partis politiques sont conviés ainsi à discuter de la mise en application des quinze points de la réforme constitutionnelle proposée par le chef de l'Etat, notamment la réduction du mandat du prochain président de sept à cinq ans, le droit à un environnement sain, la création de postes de députés pour les Sénégalais de la diaspora. Alors que de nombreux partis politiques d'opposition ont décliné l'invitation, vendredi soir, le Parti démocratique sénégalais (PDS), dirigé par l’ancien président Abdoulaye Wade, a finalement annoncé sa participation.

La tension était sérieusement montée devant le QG du PDS, avant même l'annonce officielle de sa participation au dialogue national. Des cadres du comité directeur, notamment Farba Senghor, ont quitté les lieux, furieux. Ce coup de chaud a obligé Amadou Sall à faire sa déclaration à l'intérieur et non sur le perron comme le veut la tradition. « Pour avoir dénoncé et s’être plaint du déficit de concertation, le Parti démocratique sénégalais accueille favorablement l’appel du président de la République à un dialogue autour des questions nationales », a-t-il déclaré. A l'origine de ce revirement de situation, le PDS n'a en effet jamais accepté de discuter avec le président Macky Sall depuis son élection en 2012, avis d'Abdoulaye Wade. L'ex-chef de l'Etat a décidé que son parti devait participer. Amadou Sall a néanmoins émis des réserves sur le cœur des discussions à venir. Il se trouve que les conditions sont réunies pour un dialogue franc et inclusivement tourné vers la satisfaction des besoins fondamentaux du peuple sénégalais dans tous les domaines croisés de son rayonnement en Afrique et dans le monde. Dans la tradition républicaine du Sénégal, le dialogue politique demeure la formule la plus adéquate afin de perpétuer et de consolider les valeurs cardinales du système démocratique sénégalais. Ainsi, aucune personnalité de bonne volonté  ne peut refuser le dialogue ou toute forme de concertation entre acteurs politiques au service des intérêts supérieurs de la nation sénégalaise. Il s’agit, en fait, d’une initiative porteuse de nature à amener la classe politique et la société civile à accorder leurs violons sur les grands sujets relatifs au devenir de la nation.