La séance d’explication sur l’importance des emblèmes nationaux que viennent d’animer à Ebolowa, chef-lieu de la région du Sud, les membres du comité interministériel en charge de la normalisation et de l’harmonisation des symboles officiels de l’Etat a eu peu d’écho au plan national. Ni les médias nationaux, ni les réseaux sociaux n’en ont fait une large diffusion. Pourtant, cette séance d’explication ponctuelle mérite non seulement d’être étendue à toutes les régions, à l’ensemble du territoire national, particulièrement dans les établissements scolaires, mais aussi devrait être organisée à un rythme fréquent.

Des exemples de comportements à ne pas suivre,  heureusement très peu répandus, ont révélé tantôt l’ignorance, tantôt le mépris que certains citoyens affichent vis-à-vis des emblèmes nationaux. Sans exhaustivité, l’on peut se contenter de deux illustrations tout de même frappantes. Un artiste camerounais a défrayé la chronique en déclarant avoir utilisé le drapeau national  à des fins inappropriées.  Il y a quelques années à Douala, le proviseur du lycée Joss a puni des élèves bruyants pendant l’exécution de l’hymne national. Le respect dû aux emblèmes nationaux s’impose pourtant à tout citoyen.

En désignant les emblèmes nationaux dans son article premier, la loi fondamentale prescrit le respect de la devise, du drapeau, de l’hymne national, du sceau de la République. Il n’est pas anodin de rappeler que le texte d’adoption de l’emblème national  par l’Assemblée législative du Cameroun le  24 octobre 1957  stipulait notamment : « l’outrage ou l’injure envers le drapeau du Cameroun sous quelques formes qu’ils aient été accomplis, qu’ils aient été faits verbalement, par écrit ou par quelque geste que ce soit, seront punis d’un emprisonnement de un à trois mois et d’une amende de 5 000F à 25 000FCFA ».

En mettant en avant la sensibilisation davantage que la vision répressive, c’est le sens civique des Camerounais vis-à-vis des emblèmes nationaux qui est reconnu.  L’attitude respectueuse des spectateurs camerounais dans les stades lors de l’exécution de l’hymne national exprime le ralliement patriotique à notre pays. L’introduction de l’éducation civique  à l’école et la réforme annoncée de l’enseignement de l’histoire du Cameroun contribueront  sans doute à la connaissance et  au respect des emblèmes nationaux.