Bannière

Newsletter


Publicité

Bannière
PUBLICITE

Dossier de la Rédaction

PUBLICITE
Bannière

De sérieuses menaces sur une filière très intégrée

Cette épizootie intervient alors que la filière avicole était en pleine expansion pour assurer l’autosuffisance du pays.

Le spectre de 2006 plane encore sur la filière avicole camerounaise. Après le traumatisme survenu il y a dix ans où la filière a été durement frappée par l’épizootie de la grippe aviaire déclarée en mars 2006 dans l’Extrême-Nord et dont les pertes sèches étaient estimées à plus de trois milliards de francs, l’aviculture camerounaise avait réussi tant bien que mal à sortir progressivement de cette sinistrose. Grâce aux appuis de l’Etat et à la restructuration de la filière autour de l’Interprofession avicole du Cameroun (IPAVIC), la production a véritablement repris. Rappelons que depuis 2005, afin de booster la production locale de poulets mise à mal par des importations massives, le gouvernement camerounais a suspendu l’importation de poulets congelés. En 2008, l’Etat accorde une subvention d’un milliard de francs Cfa aux accouveurs, afin de permettre la reconstitution du cheptel des reproducteurs alors décimé par la grippe aviaire. Cette subvention qui ne sera finalement débloquée qu’en 2011 a permis de passer d’une production hebdomadaire de 500 000 poussins d’un jour à près d’un million de poussins par semaine.

Avec une contribution de 1% au PIB, le secteur avicole est un pilier de l’économie camerounaise avec 15 milliards de F CFA et couvre 14% des besoins de la population en protéines animales. Cette filière avicole se présente aujourd’hui comme l’une des chaines de valeur les mieux organisées de l’économie camerounaise. Grace à ses performances sans cesse croissantes, le Cameroun est devenu autosuffisant en matière de produits avicoles même si le défi de la lutte contre l’importation frauduleuse de poulet congelé reste à relever. La restructuration de la filière a développé de nombreuses externalités positives telles que la production et la commercialisation des intrants. Des possibilités d’exportation (d’œuf) se sont développées avec des circuits efficaces dans les pays de la sous-région. Les bassins de production se sont davantage développés notamment à l’Ouest, au Nord-Ouest et dans le Littoral avec un potentiel également fort dans le Centre. Un savoir-faire local  s’est développé et des emplois directs et indirects ont été générés.

Il y a lieu de craindre, si des mesures énergiques ne sont pas prises au niveau des pouvoirs publics, de retomber dans la situation de depuis 2006 où cette épizootie avait fortement éprouvé la filière et avait entrainé un rétrécissement drastique de la production. Il faut éviter de créer une psychose auprès des consommateurs qui peuvent comme en 2006 bannir de leurs tables les produits avicoles que sont le poulet et les œufs. Quant on sait que cette filière génère de nombreux emplois directs et indirects, une mauvaise gestion de cette crise est susceptible de provoquer des fermetures définitives des centaines de petits exploitants, des  compressions et des licenciements du personnel.

 

Commentaires (0)
Seul les utilisateurs enregistrés peuvent écrire un commentaire!

!joomlacomment 4.0 Copyright (C) 2009 Compojoom.com . All rights reserved."



haut de page  
PUBLICITE
Bannière