Face à la poussée migratoire, le bilan macabre se poursuit en mer Méditerranée.
Le week-end dernier, plus de cent corps ont été rejetés sur les côtes de l'ouest de la Libye, près de la ville de Zouara précisément. Davantage d’après l’Organisation pour les migrations internationales entre le 19 mai et le 1er juin, plus de 1000 personnes ont perdu la vie ou ont été portées disparues. Les passeurs de migrants clandestins profitent notamment du chaos qui règne en Libye depuis la révolte populaire qui a renversé le régime de Mouammar Kadhafi en 2011. L’hécatombe enregistrée ces derniers jours vient rappeler à la mémoire collective, le drame qui se noue en Méditerranée. On note une poussée migratoire sans cesse importante et une prise de risques inconsidérée de la part des candidats à l’immigration. Et la tendance ne devrait pas s’inverser dans les semaines à venir avec l’amélioration des conditions climatiques en Méditerranée.
Face aux morts en séries, les associations de défense des droits des réfugiés pointent un doigt accusateur sur les passeurs qui font prendre de plus en plus de risques aux migrants. Contre 2000 euros par tête, des centaines de personnes sont entassées sur des embarcations sommaires. La plupart du temps, il s’agit de personnes originaires de l'Afrique subsaharienne. Le comble c’est que les migrants sont eux-mêmes conscients des risques. Mais ils n’hésitent pas à poursuivre leur aventure. Ces derniers temps, l'ouest de la Libye est le principal point de départ à destination de l'Italie qui n'est qu'à 300 kilomètres. D’après le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), quelque 37 789 migrants sont arrivés en Italie depuis le début de l'année, en provenance de Libye. Sur la même période, 1370 personnes ont péri pendant la traversée de la Méditerranée.
Le millier de mort enregistré ces derniers jours a suscité l’indignation de plusieurs personnalités et responsables d’associations humanitaires. Ainsi pour Elhadj As Sy, le secrétaire général de la FICR (Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge), la mer Méditerranée est en train de devenir un « cimetière aquatique ». Et selon lui ce drame à ciel ouvert se passe dans la plus grande indifférence de l’Europe notamment.