Depuis quelques années, les opérations se succèdent. Ces derniers mois, les pouvoirs publics ont sommé les opérateurs de téléphonie de passer à la vitesse supérieure.
La fin vendredi de la campagne d’identification des abonnés de téléphonie mobile permettra-t-elle de voir le bout du tunnel ? Cela fait deux ans que le gouvernement sensibilise sur la nécessité des opérateurs à identifier leurs utilisateurs. Le but, se conformer à la réglementation en vigueur et surtout, protéger les citoyens des arnaques, des usurpations de titres, des actes terroristes… A cette période, un contrôle avait décelé de nombreux abonnés non-identifiés, mal identifiés ou dotés d’une fausse identité et détenteurs de centaines de cartes Sim. Un an plus tard, en 2015, les mêmes manquements ont été observés. Le ministre des Postes et Télécommunications (MINPOSTEL) a instruit le lancement, sur l’ensemble du territoire national, d’une opération de nettoyage des bases de données des opérateurs et de contrôle de l’identification.
Pour encadrer le processus, le Premier ministre a fixé en septembre 2015, les nouvelles modalités d'identification dans le pays. Principales innovations, les abonnés ne devraient pas posséder plus de trois puces par opérateur. Aussi, la vente ambulante des cartes SIM a-t-elle été interdite. Les opérateurs doivent mettre en place des points de vente et avoir des partenaires commerciaux reconnus. L’activation des abonnés ne sera effective qu’à partir du moment où celui qui reçoit la puce a été identifié au préalable. Premier délai donné : novembre 2015. Mais les résultats ne suivent pas. L’Agence de Régulation des télécommunications (ART) a annoncé à Douala une campagne répressive. Une ultime opération est en cours et le train compte rentrer en gare ce 10 juin 2016.
A ce jour, le processus a finalement pris son envol. Seulement, la vente ambulante des puces prépayées s’est poursuivie, et les longues files d’attente ont dissuadé des abonnés. Les opérateurs ont recouru à des campagnes de proximité dans plusieurs quartiers de la ville de Yaoundé, ainsi qu’à l’octroi de bonus de crédit de communication allant entre 5000 F et 20 000 F pour motiver les abonnés. Ce n’est qu’hier, avant-dernier jour de la campagne, qu’Yvette Meyeme, ménagère a pu se faire identifier. La dame, un bébé dans le dos et l’autre dans les bras de son époux revenait de la vaccination de leur progéniture. « Depuis 2001 que j’ai mon numéro, je ne compte pas le nombre de fois où j’ai eu à me faire identifier, surtout ces derniers temps. C’est contraignant et la file d’attente me décourageait. Mais depuis qu’on a multiplié les sites, il y a moins d’attente, c’est pourquoi j’ai pu à nouveau m’identifier », explique-t-elle.