Les œuvres « Une femme en héritage » de Daniel Yegue et « Les graines du silence » d’Anne Rachel Aboyoyo ont été présentés le 9 juin dernier à Yaoundé.
Deux auteurs célébrés à travers deux genres fortement expressifs : le roman et la poésie. Ceci pour évoquer des sujets préoccupants, qui n’ont jamais eu de cesse d’interpeller nos consciences particulièrement conditionnées par les us et coutumes de nos régions ou par le doute existentialiste qui n’a jamais quitté l’Homme. C’était à l’occasion de la dédicace des ouvrages « Une femme en héritage » de Daniel Yegue et « Les graines du silence » d’Anne Rachel Aboyoyo organisée par le staff des éditions de la Société de presse et d’éditions du Cameroun (SOPECAM) le 9 juin dernier à la Centrale de lecture publique à Yaoundé. L’événement était présidé par Ferdinand Legrand Madiba, représentant du directeur général de la SOPECAM, Marie-Claire Nnana.
En effet, les ouvrages célébrés convoquent simplement notre vécu quotidien. Le premier ouvrage « une femme en héritage » qui compte 141 pages est un roman qui vient relancer selon l’auteur, le débat sur la place de la veuve dans notre société, ses droits et ses obligations. « Le roman raconte l’histoire de Bita qui, devenue veuve, doit se remarier avec son beau-frère, en accord avec les mœurs de la contrée. Ce mariage n’aura malheureusement pas lieu parce que la veuve va repousser les avances de celui que la tradition désigne pour époux. Elle est, par conséquent, rejetée par sa belle-famille qui voit en ce geste un acte de rébellion et un contre-modèle pour les autres potentielles veuves », explique Daniel Yegue.
Le deuxième ouvrage « Les graines du silence » est un recueil de poèmes qui rompt quelque peu avec les habitudes de la poésie. Il ne se contente pas d’être un chant qui caresse nos oreilles par de belles rimes. Mieux, il invite à la réflexion sur un thème qu’a priori, on croit maîtriser : le silence. Le texte s’étale sur trois tableaux majeurs dont les deux premiers présentent les visages heureux et malheureux du silence, et le troisième, les visages du silence du point de vue de la femme. « Ce recueil de poèmes fait appel à la capacité de réfléchir avant de poser. Il y a un travail de réflexion profonde qu’il faut opérer avant d’atteindre quoi que ce soit. Il faut faire à certains moments abstraction du bruit et de la parole et trouver l’essence même des choses. Pour cela, il faut embrasser le silence en fonction de la personnalité que l’on a », confie, l’auteur Anne Rachel Aboyoyo.
