Manifestement les dés sont donc jetés. Après l’épreuve marathonienne des primaires, Hillary Clinton et Donald Trump sont assurés de décrocher l’investiture de leurs partis respectifs pour l’élection présidentielle de novembre prochain. Leur affrontement promet. Tout en effet les oppose, qu’il s’agisse de leur tempérament –explosif et imprévisible pour Trump, cérébral et didactique pour Clinton- ou de leurs positions politiques. Impossible d’imaginer personnalités plus dissemblables. Cette présidentielle américaine est inédite à plus d’un titre. C'est la première fois dans l'histoire des Etats-Unis d’Amérique qu'une femme est investie par l'un des deux grands partis qui dominent la vie politique du pays. Hillary Clinton, étape après étape, a franchi la barre décisive la permettant de représenter les Démocrates lors de l'élection présidentielle programmée le 8 novembre prochain. Mais il y a aussi du jamais vu dans le jeu démocratique des élections américaines. Un candidat qui manifestement écrase ses adversaires lors des primaires dans son propre camp mais qui, curieusement, n’est pas soutenu par l’establishment de son parti républicain. Donald Trump est décidément un animal politique qui ne craint pas de briser les tabous. Il a dominé les primaires républicaines en insistant sur les questions qui travaillent l’électorat conservateur : son sentiment de déclassement, sa demande de fermeté concernant l’immigration, sa peur de l’islamisme radical, etc. Auréolé de ses succès (professionnels, notamment), il dégage, aux dires des analystes de la politique intérieure américaine, une assurance dont raffole l’Amérique déboussolée. Cet « effet Trump » explique la participation-record des électeurs républicains aux primaires.
Une chose est certaine, le match entre ces deux personnalités qui ont émergé des primaires dans leurs camps respectifs sera épique. Malgré les sondages qui donnent un camp ou l’autre vainqueur, nul à l’heure actuelle ne peut prédire véritablement le verdict des urnes au soir du 8 novembre prochain. Mais à coup sûr, ce sera une élection palpitante.