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Dossier de la Rédaction

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Business: de l’eau dans le sable

L’actuelle saison des pluies ralentit l’activité des creuseurs de Bonamouang.


Entre 50 et 60 tours de camion. C’est le trafic quotidien observé à la carrière de sable fluvial de Bonamouang, du côté d’Akwa-nord, sur les berges du Wouri. Des chiffres valables au plus fort des activités, en saison sèche. Au plus bas, pendant les pluies comme c’est le cas actuellement, on peut descendre jusqu’à une dizaine de tours seulement par jour. C’est sur cette note morose que l’équipe de CT arrive dans cette place forte de l’extraction de sable fluvial à Douala, ce vendredi 10 juin 2016. Sauf que, même si on croit débarquer chez des creuseurs de sable à l’arrêt avec la chaleur écrasante de midi et une pause qui serait méritée, il y a des jeunes hommes, les pieds dans l’eau, en train de vider une pirogue (les « déchargeurs »), pendant que d’autres balancent des pelletées dans une benne.

La pause, elle est plutôt pour les « maréeurs » (c’est ainsi qu’on nomme les plongeurs qui avec leurs pirogues vont chercher le sable dans l’eau). Parmi eux, Isaac Batinga. Dans quelques heures, il va repartir « en mer ». L’expression, inspirée sans doute du lexique des pêcheurs qui eux y vont vraiment, en mer, désigne en fait le fleuve Wouri. Il prend donc le temps de souffler et de regretter les coups de la saison des pluies. « Maintenant, tu peux voir dix chefs de chantier courir derrière un seul camion ». Le chef de chantier, c’est le gérant de l’activité, l’organisateur du travail.

Marcel Moungui, propriétaire (ou chef de quai) de deux pirogues, déplore, quant à lui, le manque de main d’œuvre : « Il y a moins de creuseurs parce que les gars du Nord, qui ne sont pas habitués à l’eau, arrêtent de plonger. Si une grosse vague te trouve en mer, elle peut t’emporter. » Albert Epale, propriétaire lui aussi, ne partage pas vraiment cet argument. Pour ce doyen, l’absence temporaire des travailleurs du Nord et du Tchad, arrivés dans l’activité depuis l’année dernière seulement, n’est pas vraiment déterminante pour la baisse ou non des affaires. C’est plutôt les perturbations des programmes d’extraction dans l’eau, dues aux précipitations. Et il partage tout à fait le commentaire sur les dangers une fois « en mer ». Pour preuve, quelques jours auparavant, sept pirogues déjà chargées de leur « marée » (cargaison de sable) ont pris le vent de plein fouet et ont chaviré.

 

Conséquence des perturbations, les deux tours quotidiens « en mer » par creuseur sont réduits à un seul. Ce qui a bien sûr un impact sur la recette quotidienne, qu’Albert Epale situe entre 3500F et 4000F par pirogue. « Faites le calcul vous-mêmes », ajoute-t-il.  Pour faire ce calcul, il faut tenir compte du prix de vente du sable au camion. Un prix qui dépend aussi du type de sable et de la contenance du poids-lourd. Ainsi, pour du sable fin et pour un six-roues (plus petit contenant qui prend 4m3 et une pirogue peut remplir 1,5 camion), on empoche 11 000F, dont 1000F de chargement. Pour le « Moungo » (sable à gros grains), c’est entre 15 000F et 17 000F quand il n’y a pas d’activité. Une somme de laquelle il faut dégager la rémunération des différents employés, notamment le « maréeur » et le « déchargeur », payés à la tâche.

A côté de la saison des pluies, les creuseurs évoquent une baisse générale de l’activité.

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