Des affrontements entre groupes armés ont fait une dizaine de victimes et font craindre un nouvel embrasement.

Le nord du Mali est de nouveau l’objet de toutes les inquiétudes. En effet, le week-end dernier de nouvelles violences meurtrières ont eu lieu dans cette partie du pays. On compte une dizaine de victimes dans des affrontements entre des groupes armés. Ceux-ci s’accusent mutuellement d’avoir violé le cessez-le feu établi il y a quelques mois.  D’après les premières informations recueillies, les incidents du week-end dernier ont opposé le mouvement armé Ganda Izo au Groupe d'auto-défense touareg Imghad et alliés (Gatia, pro-gouvernemental).

Selon un responsable du groupe des Touaregs de la tribu de Imghad et alliés du Gatia, c’est une milice composée de combattants peuls qui voulait installer une base militaire dans la commune rurale de Gandamia, près de la localité de Douentza. C’est la raison pour laquelle, le Gatia est intervenu militairement. Le groupe armé Ganda Iso a réfuté cette version  « Nos combattants étaient en mission de sensibilisation dans la zone, dans le cadre du désarmement, lorsqu’ils sont tombés dans une embuscade tendue par le Gatia », a expliqué à l’AFP, Mohammed Attaïb Sidibé, l’un des responsables du mouvement armé Ganda Iso. Ce mouvement semble en tout cas avoir été le principal perdant de cette escarmouche, avec une dizaine de morts dans ses rangs, du bétail volé et une dizaine d’arrestations.

Alors que l’application de l’accord de paix et de réconciliation d’Alger piétine, les incidents du week-end dernier constituent une énième violation du cessez-le-feu entre les groupes armés du nord. Et l’ONU constate une dégradation de la situation sécuritaire dans le nord. Des zones entières y échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères, malgré la signature en mai-juin 2015 d'un accord de paix censé isoler définitivement les jihadistes qui ont mis le feu aux poudres en 2012-2013.