La présentation de la politique générale du Premier ministre centrafricain Mathieu Simplice Sarandji, vendredi dernier à l’Assemblée nationale, est loin d’avoir été un exercice ordinaire. L’Etat est désormais appelé à s’atteler à la mise en œuvre du programme du président de la République Faustin Archange Touadéra. Le programme ayant soulevé un immense espoir parmi les Centrafricains a pour piliers essentiels la sécurité, la cohésion sociale, la relance de l’économie et la bonne gouvernance. Ces secteurs tiennent à cœur le chef de l’Etat puisque l’évolution du pays est liée à leur bonne tenue.
On comprend pourquoi le chef du gouvernement a sollicité le vote de confiance des députés pour conduire le programme présidentiel. Sur les 120 députés présents, 119 ont voté en faveur du programme présenté par Mathieu Simplice Sarandji. Même l’Union pour le renouveau centrafricain (URCA) d’Anicet Gorges Dologuélé, qui avait fait planer le doute sur son vote, a finalement accordé sa confiance au Premier ministre. Celui-ci a effectivement besoin de ce soutien vital pour traduire en actes la volonté du président de la République de transformer le quotidien des Centrafricains. De la même manière, il est utile que les Centrafricains des différentes chapelles politiques se mobilisent autour du chef de l’Etat et du Premier ministre pour une union juste. En matière de sécurité, par exemple, des solutions urgentes sont nécessaires face à l’allègement ou au retrait de certaines troupes qui contribuaient à traquer les forces ennemies. D’autant plus que le processus de désarmement, démobilisation, réinsertion (DDR) n’est pas achevé et que le réarmement des Forces armées centrafricaines s’impose. Les préoccupations sécuritaires demeurent si vivaces que le président Touadéra a quitté Bangui mardi dernier pour prendre part à une réunion du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (ONU) dédiée à la République centrafricaine. Au plan financier, l’aide budgétaire française de plus 5 milliards de francs est opportune car elle permet de faire face à quelques faiblesses de la trésorerie nationale. L’autre défi à relever consiste notamment à désenclaver la région du Nord-est et la doter des centres de santé et des écoles nécessaires pour l’épanouissement de ses populations. La tâche à accomplir est immense pour évacuer le sentiment selon lequel certaines populations sont oubliées. Le chef du gouvernement le sait. Il lui appartient donc de mettre à profit le soutien des députés pour conduire le programme présidentiel à bon port.