Après trois jours de deuil et d'union nationale, la campagne pour ou contre le maintien du Royaume-Uni dans l'Europe a repris dimanche, exposant à nouveau les profondes dissensions qui divisent le pays et le parti conservateur. Le Premier ministre, David Cameron a averti qu'un Brexit serait un « choix existentiel sans retour possible ». A trois jours de ce référendum historique, le pays tout entier demeure encore sous le choc du meurtre de la députée Jo Cox, pro-européenne convaincue. De Boris Johnson, le champion des pro-Brexit, à David Cameron, le principal avocat d'un maintien dans l'UE, les principaux acteurs ont tous donné des interviews à la presse dominicale et ont appuyé leurs arguments en apparaissant dans différentes émissions politiques tout au long de la journée d’hier. David Cameron s'est exprimé dans une interview au Times. A Birstall, la petite ville du nord de l'Angleterre où Jo Cox a été sauvagement tuée jeudi en pleine rue, un service religieux était célébré en hommage à la députée travailliste de 41 ans. Le meurtrier présumé, Thomas Mair, est toujours en détention dans la prison de haute sécurité de Belmarsh, au sud-est de Londres.
Le oui pour l'Europe est à nouveau en tête. Cependant les analystes préfèrent rester prudents quant à l'impact du meurtre de John Cox sur l'issue du référendum de jeudi. Le premier sondage effectué depuis le drame, conduit vendredi et samedi par l'institut Survation, place le maintien dans l'UE en tête à 45%, devant une sortie de l'UE à 42%, alors que leur précédente enquête concluait à l'exact résultat inverse. La moyenne des sondages, favorable au camp du Brexit, la semaine dernière, donne dimanche les deux camps à égalité parfaite. Plusieurs journaux du dimanche ont fait connaître leur préférence. Le Sunday Times s'est prononcé pour un Brexit, alors que le Times s'était déclaré pro-UE la veille. Bataille d'opinion dans la presse et sur les plateaux de télé devient donc de plus en plus intense et même agressive. Voilà donc la Grande Bretagne à la croisée des chemins face à son destin européen. Il y a des arguments forts qui émanent des deux camps. Notamment économiques. Le peuple devrait donc voter en son âme et conscience et pour son destin.
