La transformation des graines de soja et le raffinage des huiles végétales ouvrent de nouvelles perspectives pour ce secteur.
Malgré l’augmentation des surfaces dédiées à la culture du soja et au palmier à huile, la production des huiles végétales demeure insuffisante par rapport à la demande. Evidemment, le gouvernement ne pouvait pas rester insensible face à ce déficit. Le projet de transformation des graines de soja et de raffinage d’huiles végétales, présenté lors de la conférence internationale de Yaoundé, s’inscrit dans la dynamique visant à combler les déficits et relancer la filière de production des huiles végétales.
Bien que relevant du département du Moungo , l’arrondissement de Dibombari situé à une quinzaine de kilomètres de la zone industrielle de Bonabéri , figure parmi les bénéficiaires de ce projet puisque l’exploitation agricole et industrielle de Yato y est implanté . L’implantation du site industriel de Yato pourrait d’ailleurs annoncer le début du prolongement de la zone industrielle de Bonabéri . Les producteurs de soja, réunis sous la bannière de l’Union des GIC de production et de commercialisation de soja de l’Extrême-Nord ainsi que l’Organisation camerounaise des producteurs et transformateurs de soja de l’Adamaoua comptent parmi les bénéficiaires de cette mutation. Etant encadrés par la SOPROICAM, ils ont la latitude de renforcer leurs associations, accroître leurs surfaces cultivables et partant leur production pour se conformer aux exigences de l’exploitation industrielle du soja. Cette évolution profite également aux producteurs d’huile de palme. On entrevoit aisément la multiplication des plantations de palmier à huile notamment dans les régions du Littoral et du Sud où cette culture est pratiquée. Les consommateurs des huiles végétales vont également ressentir les effets de l’évolution enclenchée dans ce secteur .Qu’il s’agisse des industries, des grossistes, des demi-grossistes, des éleveurs ou des ménages. La mise en service de l’usine de Yato entraînera naturellement la diminution de l’importation des matières premières et donc des économies substantielles quand on sait qu’en 2012 et 2014, les importations de tourteaux de soja ont coûté plus de 21 milliards de francs.
Il faut encore souligner que la culture du soja et du palmier à huile trouve des terres particulièrement fertiles au Cameroun. Ce qui n’est pas le cas pour certains pays d’Afrique centrale voire de l’Afrique de l’Ouest. D’où des possibilités d’exportation des huiles végétales vers ces pays.